ALICE DE L’AUTRE COTE DU MIROIR

affiche-aliceFilm de James Bobin
Comédie – USA – 2016 – 1h50 – VF – 3D & 2D
Avec Mia Wasikowska , Johnny Depp, Helena Bonham Carter, Sacha Baron Cohen, Anne Hathaway

Avant tout un fabuleux livre d’images, « Alice derrière le miroir » surclasse le modèle de Burton. Merveilleux.
CultureBox – France télévisions

Un grand divertissement familial et rythmé, avec effets spéciaux bluffants.
Femme Actuelle

SYNOPSIS

Les nouvelles aventures d’Alice et du Chapelier Fou. Alice replonge au pays des merveilles pour aider ses amis à combattre le Maître du Temps.

CRITIQUE

Ce qui est embarrassant avec « Alice au pays des merveilles » et « Alice de l’autre côté du miroir » versions Disney, ce sont les nombreuses incartades par rapport à la source. Une Alice de 19 ans sur le point de se marier dans le premier film, remplace l’enfant de 7 du roman, ce qui change tout le message. Elle devient une capitaine de vaisseau aguerrie dans le second, alors qu’elle a 7 ans et demi chez Lewis Carroll. De plus, si le film de Bobin reprend des motifs de l’écrivain, il suit un tout autre chemin dans son intrigue, rajoutant le personnage central du maître du temps (savoureux Sacha Baron Cohen) et se voit obligé de réinviter le Chapelier fou, le chat du Cheshire, le lapin blanc, le lièvre de Mars et le loir, entre autres, comme pour plaire et ne pas désorienter les chères têtes blondes auxquelles le film est destiné.
Autant dire qu’il ne reste pas grand-chose du roman. Mais il y a bien d’autres qualités dans ce que l’on ne peut même plus nommer une adaptation. Le traitement lorgne vers l’aventure fantastique, plus que le merveilleux pétri d’absurde de Carroll. Reconnaissons que « De l’autre côté du miroir » est inadaptable à plus d’un titre. Etonnant d’ailleurs de le voir classifié pour la jeunesse, alors que sa forme littéraire, très complexe, fait penser à l’écriture du Williams S. Burroughs du « Festin nu ». Sur d’autres thèmes bien-sûr, mais dans la forme, Carroll semble un précurseur de premier plan. Simplifions, simplifions, donc. Et surtout, identifions le plus possible le second film au premier, comme le ferait une franchise. Si les personnages des reines rouge et blanche sont bien dans les deux romans et les films, ils sont totalement différents, tout comme Alice.
Disney, Bobin et Burton ont pris l’option d’un délire visuel, habité de personnages qui ont fait leurs preuves. De ce point de vue, « Alice de l’autre côté du miroir » est d’une splendide beauté graphique. L’image numérique déduite des conceptions visuelles aboutit à un livre d’illustrations animé somptueux, auquel la 3D donne l’aspect d’un pop-up. Un niveau de créativité déjà atteint avec « Le Livre de la jungle » de Jon Favreau, mais dans un tout autre registre. Le graphisme du film renvoie aux illustrations des frères Hildebrandt qui œuvrèrent pour de nombreux contes, « Le Seigneur des anneaux » ou la célèbre affiche de « La Guerre des étoiles » en 1977. La scène d’ouverture, qui voit Alice éviter un naufrage alors que son navire est poursuivi dans la tempête par des pirates, restera dans les mémoires. Comme le château du temps, tout en architecture gothique, où se balancent des alignements de pendules sortis d’un conte de Poe. Les somptueux costumes, l’agencement des couleurs, participent d’un luxe merveilleux. Le film revendique cette texture « illustrative » traitée par ordinateur qui donne une bonne partie sa saveur, son chatoiement visuel, sans froideur. Pixar, derrière la performance, fait encore preuve d’innovation en se sourçant à la tradition.
L’on retrouve Mia Wasikowska en Alice, Johnny Depp en Chapelier fou, Helena Bonham Carter en reine rouge et Anne Hataway en reine blanche. Tout le monde fait le job, particulièrement Bonham Carter, étonnante d’expressivité cruelle, comme dans le premier opus. L’intrigue, qui tourne autour du sauvetage du Chapelier, est une course contre le temps. D’où une mise en scène rondement menée, à un rythme infernal faisant de cet « Autre côté du miroir » un blockbuster dans les règles de l’art. Evidemment tout a été tourné sur fond vert, mais sans enlever pour autant l’humanité des personnages. Avant tout un fabuleux livre d’images, « Alice derrière le miroir » surclasse le modèle de Burton. Merveilleux.
Jacky Bornet – CultureBox – France télévisions

SÉANCES

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