DOFUS LIVRE I : JULITH

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Film de Anthony Roux & Jean-Jacques Denis
(Animation – France – 2016 – 1h47)
Film tout public à partir de 8 ans

SYNOPSIS

Dans la majestueuse cité de Bonta, Joris coule des jours heureux, aux côtés de Kerubim Crépin, son papycha adoptif. Mais tout bascule lorsque Joris, bravant l’interdiction de papycha, tente d’approcher son idole de toujours, la mégastar du Boufbowl, Khan Karkass. De son côté, Julith, la sorcière, revient avec une revanche à prendre et un objectif : anéantir Bonta. Joris et ses amis arriveront-ils à sauver la cité et tous ses habitants?

CRITIQUE

« C’est la première fois que le petit Joris et son papycha Kerubim ont les honneurs d’une affiche de cinéma, celle qui invite les spectateurs à aller découvrir le premier long métrage d’animation des studios Ankama, Dofus, livre 1 : Julith. Ce dont il y est question – œufs de dragon légendaires, rivalité sanglante entre les cités de Bonta et Brâkmar – tient pourtant de l’histoire ancienne, à double titre. Le monde de Dofus, le Krosmoz, est dans la réalité virtuelle un très vieux monde, qui n’en est pas à sa première guerre et classe ses héros par lignées. Dans la réalité tout court, et dans son domaine particulier, c’est aussi un vieux monde : inventé au début des années 2000 par la société Ankama, le Krosmoz y est devenu le terrain de jeu en ligne favori d’un million et demi de francophones gagnés à sa ligne graphique forte et expressive inspirée du manga, son humour, son engagement énergique à étendre sans cesse son univers. L’extension, d’ailleurs, se fait aussi sur d’autres supports que le jeu vidéo : mangas, BD, séries animées, mensuels spécialisés dans les jeux (Dofus et Wakfu, autre jeu en ligne situé dans le Krosmoz, mais un millénaire après Dofus) – tous les petits formats et les petits écrans, en somme. Ankama avait cependant eu droit à un galop d’essai de choix sur grand écran : il avait été invité à concevoir pour le dernier Festival d’Annecy un court film-annonce diffusé avant chaque séance, où l’on retrouvait les principaux personnages du long métrage. Ponctuées – la tradition l’exige – de hurlements à chaque apparition du « LAPIIIIIN ! » mascotte du Festival, ces quelques minutes apéritives avaient rythmé l’édition 2015 de réjouissante manière. Elles s’organisaient comme une brève partie de Boufbowl – le sport le plus populaire du Krosmoz, sorte d’hybride de football et de rugby en équipe réduite – au cours de laquelle le fameux lapin, se substituant à la Boufballe, donnait lieu à des déchaînements plus ou moins contrôlés d’énergie. Le travail d’animation, en revanche, reposait entièrement sur un contrôle très précis de ces effets de désordre. Jouant sur un rythme très contrasté, le film alternait accélérations et brusques ralentissements ou arrêts sur images sur des situations graphiquement fortes et surtout assez grotesques (coups de pieds en pleine face, jets de salive et visages déformés par le choc). Si les contrastes y sont moins visibles et moins rapides – il faut pouvoir préserver l’attention du spectateur sur toute la durée d’un long métrage – Dofus, livre 1 : Julith obéit à un principe rythmique fondamental du même ordre. Parce que le Krosmoz est un vieux monde, on y relate longuement la geste des héros de naguère ou plus récents : le film prend son temps, alors, pour déployer ses décors, parler avec de grands mots, oublier la ligne claire en stylisant l’image par des effets de stries (dans le très beau prologue par exemple), s’enfouir douillettement dans le conte et les méandres raffinés de l’heroïc fantasy. Mais dès que la parenthèse sur le passé se referme, la course reprend, au rythme effréné d’une partie de Boufbowl : à l’expressivité et l’humour manga s’annexent les dialogues, on compare des bestioles volantes à des « coucougnettes géantes » et tous les personnages, même ceux qui se sont présentés gracieux, deviennent un moment laids lorsque un choc ou une émotion violente leur déforme le visage. S’il parvient étonnamment bien à ménager l’émotion, Dofus, livre 1 : Julith est cependant plus ludique qu’il n’est beau – sans qu’on puisse en faire un reproche – le jeu n’est-il pas sa vocation première ? Porté par un scénario malin, qui s’affranchit agilement de bien des ressorts faciles et prévisibles, il propose dans son rythme haché et faussement chaotique une balade dans le Krosmoz d’une heure quarante-cinq qu’on ne sent pas passer – et avec laquelle on renouera avec plaisir au livre 2.
Noémie Luciani – Le Monde

SÉANCES

Vernoux (espace Louis Nodon)
mer. 24/02 – 17h
sam. 27/02 – 16h
dim. 28/02 – 11h
Lamastre (centre multimédia)
mer. 24/02 – 15h
jeu. 25/02 – 15h
Chalencon (salle polyvalente)
dim. 28/02 – 17h
St Félicien (salle des fêtes)
ven. 26/02 – 16h30

BANDE ANNONCE

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