12 YEARS A SLAVE

affiche 12 years a slavesFilm de Steve McQueen (II)
(Drame / Historique – USA – 2014 – 2h13 – V.O.S.T.)
Avec: Chiwetel Ejiofor, Michael Fassbender, Benedict Cumberbatch …
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs.

Les États-Unis, quelques années avant la guerre de Sécession. Solomon Northup, jeune homme noir originaire de l’État de New York, est enlevé et vendu comme esclave. Face à la cruauté d’un propriétaire de plantation de coton, Solomon se bat pour rester en vie et garder sa dignité. Douze ans plus tard, il va croiser un abolitionniste canadien et cette rencontre va changer sa vie…

« Bien des livres et des films, depuis longtemps, ont raconté l’esclavage en Amérique. On sait moins, cependant, ou pas assez, qu’avant même la guerre de Sécession, à la frontière invisible entre Etats abolitionnistes et esclavagistes (fifty-fifty, semble-t-il), des hommes de main, sortes de marchands de sommeil de l’époque, kidnappaient des Blacks, libres citoyens américains, et les vendaient à des propriétaires terriens sans scrupule. Solomon Northup a réellement existé. Son sort est d’autant plus tragique qu’il se croit, non sans inconscience, à l’abri de l’horreur. Il vit dans l’Etat de New York, s’habille comme les bourgeois blancs qu’il fréquente et savoure, avec femme et enfants, sa renommée naissante de musicien. D’où sa stupéfaction de se retrouver, soudain, victime d’un piège ourdi en Louisiane par deux tristes sires et plongé dans un cauchemar qu’il pensait réservé aux autres. Un corps, il n’est plus que ce corps anonyme sans la moindre parcelle d’âme, balancé d’une plantation l’autre, selon les revers de fortune de ses divers propriétaires. Son calvaire va durer douze ans, de 1841 à 1853…  C’est ce temps immobile que filme le cinéaste, cette lente chute du héros à travers plusieurs cercles de l’enfer. Il observe, surtout, les ravages du mal sur des esprits dits civilisés. L’inconscience des bourreaux le trouble et leurs failles le fascinent. (… ) C’est à son comédien favori, Michael Fassbender, que le cinéaste réserve le rôle le plus soigné, le plus ambigu, le plus maléfique. Après en avoir fait un nouveau Messie (dans Hunger) et un pharisien moderne (dans Shame), il le métamorphose en nid à complexes, en paratonnerre de frustrations : un patient du Dr Freud avant la lettre. Un être apeuré de ne pas se montrer à la hauteur d’une classe sociale qu’il méprise. Et totalement dominé par des pulsions sexuelles qui le poussent à se punir en châtiant l’objet de ses désirs — une jeune esclave noire qu’il adore et détruit. Il est clair, pour Steve McQueen, que c’est la frustration qui engendre le mal : l’aveuglement sur soi et la haine de l’autre sont indissolublement liés, comme le couteau et la plaie. Avec ce grand spectacle typiquement hollywoodien (les oscars vont pleuvoir !), le cinéaste réussit l’osmose délicate entre le film commercial et le cinéma d’auteur. (…) Il adore les plans fixes démesurément étirés, mais calculés à la seconde près, qui créent une réalité parallèle, plus vraie que la vraie. (…) Question sadisme, Steve McQueen est un orfèvre : dans Hunger, on le sentait radieux de détailler, une à une, les plaies sur le corps meurtri de Michael Fassbender. Il ne semble pas mécontent, ici, de filmer un à un les coups de fouet reçus par la bien-aimée du frustré. Mais curieusement, ce pointillisme lui permet, à chaque film, de fuir le réalisme. Son art repose sur l’artifice. Sous sa caméra, le destin de Solomon Northup n’est plus un fait divers, mais une abstraction lyrique. Presque un opéra. »
Pierre Murat – Télérama

Ce film est précédé du court métrage:
SCHENGEN
Film de Annarita Zambrano
(Fiction – France – 2012 – 10′)

Dans un Paris militairement divisé en deux comme dans l’ancien Berlin Est-Ouest, Inès Raymond reçoit, rive droite, des hommes et des femmes qui demandent un visa pour la rive gauche. Chacun a ses raisons et ses rêves pour vouloir passer la Seine, mais Inès doit respecter les nouvelles consignes.

Vernoux (salle Louis Nodon)
dimanche 16 février à 17h
lundi 17 février à 18h et 20h30

Lamastre (centre culturel)
jeudi 13 février 20h30
vendredi 14 février à 21h

Chalencon (salle polyvalente)
dimanche 16 février à 20h30

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