AVE CESAR !

affiche-ave-cesarFilm de Joel Coen, Ethan Coen
(Comédie, Comédie musicale, Policier – USA, GB – 2016 – 1h40 – VOST et VF)
Avec Josh Brolin, George Clooney, Alden Ehrenreich…

SYNOPSIS

La folle journée d’Eddie Mannix va nous entraîner dans les coulisses d’un grand studio Hollywoodien. Une époque où la machine à rêves turbinait sans relâche pour régaler indifféremment ses spectateurs de péplums, de comédies musicales, d’adaptations de pièces de théâtre raffinées, de westerns ou encore de ballets nautiques en tous genres. Eddie Mannix est fixer chez Capitole, un des plus célèbres Studios de cinéma américain de l’époque. Il y est chargé de régler tous les problèmes inhérents à chacun de leurs films. Un travail qui ne connaît ni les horaires, ni la routine. En une seule journée il va devoir gérer aussi bien les susceptibilités des différentes communautés religieuses, pour pouvoir valider leur adaptation de la Bible en Technicolor, que celles du très précieux réalisateur vedette Laurence Laurentz qui n’apprécie que modérément qu’on lui ait attribué le jeune espoir du western comme tête d’affiche de son prochain drame psychologique.Il règle à la chaîne le pétrin dans lequel les artistes du studio ont l’art et la manière de se précipiter tous seuls. En plus de sortir une starlette des griffes de la police, ou de sauver la réputation et la carrière de DeeAnna Moran la reine du ballet nautique, Eddie Mannix va devoir élucider les agissements louches du virtuose de claquettes, Burt Gurney. Cerise sur le gâteau, il a maille à partir avec un obscur groupuscule d’activistes politique qui, en plein tournage de la fameuse superproduction biblique AVE CÉSAR lui réclame une rançon pour l’enlèvement de la plus grosse star du Studio, Baird Whitlok. Le tout en essayant de juguler les ardeurs journalistiques des deux jumelles et chroniqueuses ennemies, Thora et Thessaly Thacker. La journée promet d’être mouvementée.

CRITIQUE

La nouvelle comédie des frères Coen jouit d’un script regorgeant d’idées magistrales… Le film prenant place dans des studios de cinéma de l’âge d’or d’Hollywood, les deux metteurs en scène disposent de tous les moyens nécessaires pour transcender l’une de leurs obsessions : le mélange des genres. Du mélodrame au péplum, en passant par le western et la comédie musicale, Ave, César ! est ponctué de scènes de reconstitution sublimées par l’utilisation de techniques de tournage de l’époque. Ces scènes, chorégraphiées avec maestria par différents experts (Mesha Kussman pour le ballet aquatique, Tad Griffith pour les cascades équestres, Christopher Gattelli pour les claquettes) ont exigé le dévouement absolu (soit plusieurs mois de travail pour une poignée de minutes) des membres du all star cast qui les exécutent. Couplé à l’ardeur des collaborateurs récurrents des frères Coen (au-delà des acteurs, Roger Deakins à la photographie, Jess Gonchor aux décors, Mary Zophres aux costumes, Carter Burwell à la musique…), ce fait accentue (une nouvelle fois) le halo cinématographique de la fratrie et symbolise l’essence même de l’œuvre : l’équilibre délicat entre la magnificence du 7ème art et la vanité et les menteries qui le font vivre. Ave, César ! est une déclaration d’amour cinglante – à l’aulne du cynisme des réalisateurs – à ces productions des années 50, aussi grandioses que chimériques, qui reposaient sur un système quasi-despotique… Les Coen rompent le charme avec une élégance folle, en multipliant les jeux entre le cadre et les écrans qui permettent à Mannix de voir les rushes, dévoilant ainsi la bouffonnerie sous-jacente d’une prétendue usine à rêves. En résulte un film aussi hardi que généreux, offrant au spectateur un spectacle absolu, et dont l’incroyable maîtrise s’érige en tour de force. Les cinéastes, en livrant cette œuvre – en apparence – anti-commerciale du fait de sa narration (le scénario étant dénué d’une véritable ligne directrice), appuient leur hégémonie artistique et se détachent (ironiquement, compte-tenu du contexte diégétique) du contrôle des maisons de production. À cet égard, il est intéressant de souligner la manière dont est vendu le film, les affiches promotionnelles semblant faire de l’enlèvement du personnage de George Clooney son élément central, alors qu’il ne s’agit que d’une sous-intrigue parmi d’autres…
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