CHERCHEZ HORTENSE

Film de Pascal Bonitzer
(Comédie – France – 2012 – 1h40)
Avec: Jean-Pierre Bacri, Kristin Scott Thomas, Isabelle Carré, Claude Rich, Jackie Berroyer …

Damien, un homme de bien, professeur de civilisation chinoise, a accepté, sur l’insistance de sa femme Iva, de rendre un service : parler à son père, président du conseil d’État, du cas d’une certaine Zorica, menacée d’expulsion par la justice, et tenter de le convaincre d’intercéder en sa faveur auprès d’un homme de pouvoir qui travaille dans l’ombre et répond au nom d’Henri Hortense (d’où le titre du film). Seulement, comme l’avoue Damien à sa bande de copains de bistrot, il n’a “de rapports simples avec personne”, et surtout pas avec son père, homme narcissique, séducteur et fier de l’être. Les choses vont donc mal se dérouler. Le père de Damien l’évite par tous les moyens, toutes les portes du conseil d’État s’avérant de merveilleux passages dérobés pour fuir les problèmes humains. Par manque de courage et pour plaire à sa femme, Damien va pourtant laisser croire que tout est en bonne voie. Mais il y a complication quand il se rend compte que la jolie employée du restaurant qu’il fréquente quotidiennement a un rapport avec l’affaire. Chassés-croisés, trahisons, adultère, sentiments amoureux qui s’éveillent, coïncidences confondantes, le récit avance, entre rires et grandes émotions, avec grâce et une fausse frivolité, à coups de coq-à-l’âne et de digressions, vers une fin inattendue et qu’on espérait désespérément. On retrouve dans Cherchez Hortense ce goût prononcé de Bonitzer pour les personnages de dépressifs, pour les histoires baroques, oniriques et étranges qui apparaissaient déjà dans ses scénarios pour Rivette et surtout Raùl Ruiz, cette fois inscrites dans notre quotidien politique et historique, dans nos petits problèmes souvent ridicules de cul, de sentiments, de parentalité, ou de couple. Toutes les histoires et tous les personnages secondaires qui tournent autour de l’intrigue principale, loin de nous en éloigner, l’enrichissent en permanence, nous ramènent vers elle, étoffent les héros. Enfin, Bonitzer réussit quelques scènes de cinéaste admirables, de celles qui vous ont amené un jour à aimer le cinéma, quand tout à coup, les fantasmes (parfois les plus secrets, les plus honteux) de l’auteur et du spectateur ne font plus qu’un. Le sixième film de Pascal Bonitzer en tant que réalisateur (après Encore, Rien sur Robert, Le Grand Alibi…) est son film le plus fort, le plus tenu et tonique, le plus riche sans doute aussi.

Ce film est précédé du court métrage:
LE CLOU
Film de Benedikt Erlingsson (Fiction – Islande – 2008 – 15′ – V.O.S.T.)

Robert est un homme important qui assume de grandes responsabilités. Un jour, suite à un accident, la frontière se brouille entre l’homme et la bête qui sommeille en lui.

Bande annonce

Lamastre (centre culturel) :
jeudi 01 novembre à 21h
vendredi 02 novembre à 21h

Vernoux (salle Louis Nodon) :
samedi 03 novembre à 18h
lundi 05 novembre à 21h

Chalencon (salle polyvalente) :
dimanche 04 novembre à 20h30

St Jean Chambre (espace Balmont) :
mardi 06 novembre à 20h30