ELLE S’EN VA

affiche elle s'en vaFilm de Emmanuelle Bercot
(Comédie dramatique – France – 2013 – 1h53)
Avec: Catherine Deneuve, Nemo Schiffman, Gérard Garouste, Hafsia Herzi, Camille …

Bettie, la soixantaine, se voit soudain abandonnée par son amant et en péril financier avec le restaurant familial. Que faire de sa vie ? Elle prend sa voiture, croyant faire le tour du pâté de maison. Ce sera une échappée. Au fil de la route : des rencontres de hasard, un gala d’ex-miss France, le lien renoué avec sa fille, la découverte de son petit-fils, et peut-être l’amour au bout du voyage… Un horizon s’ouvre à elle.

« Une cigarette. Que ne ferait-on pas pour une cigarette ? Sur un coup de tête et une peine de coeur, Bettie a quitté sa mère, sa petite maison de poupée, son restaurant presque en faillite et, voiture arrêtée au milieu d’une nationale, elle implore avec véhémence une taffe aux rares automobilistes. Terrorisés par cette apparition, ils fuient au plus vite… Bettie se rend alors jusqu’au village voisin, mais, en province, un dimanche, les tabacs ouverts sont visiblement inexistants. La voilà donc contrainte d’accepter l’offre d’un monsieur très âgé et très gentil : chez lui, il tente — interminablement, ses mains sont très déformées — de déposer du tabac sur du papier à rouler. Bettie s’impatiente : « Ça va aller, je vais la fumer, maintenant ! » Mais le gentil monsieur, imperturbable, en bon artisan, continue de parachever son ouvrage. Toujours en quête de sa drogue, Bettie poursuit sa fugue, son voyage en douce. Dans un dancing, elle rencontre des nanas buveuses de bière, un type qui imite le marcassin et un petit jeune avec qui elle se retrouve au lit, le lendemain, sans trop savoir comment elle y a échoué. A la demande pressante de sa fille, qu’elle n’a pas vue depuis longtemps, elle hérite, pour quelques heures, de son petit-fils, presque un inconnu, lui aussi, qu’elle emmène dans une célébration de Miss vieillissantes : jadis, à la fin des années 60, Bettie avait été élue Miss Bretagne… C’est un road movie étrangement décalé que filme Emmanuelle Bercot, réalisatrice rare, auteure de films doucereusement provocants : La Puce (la défloration d’une jeune fille) ou Clément (la passion d’une jeune femme pour un préado). La première heure d’Elle s’en va est un mélange étonnant et détonant de cocasserie et de sensibilité. Les personnages fuient sans cesse, ils glissent entre les doigts ; un hasard malin semble les séparer aussi vite qu’il les avait fait se rencontrer. A la fois subtil et abrupt, le montage accentue cette fébrilité, cette sensation d’amarres rompues. Le scénario patine un peu lorsque Bettie récupère son petit-fils. C’est que des gamins hostiles, en manque d’affection, vite conquis par leurs mamies (ou leurs papis), on en a vu beaucoup… En revanche, la réalisatrice réussit joliment le passage de l’inquiétude à l’harmonie. Dans une maison où les rumeurs du monde perdent de leur importance, elle réunit, hors de toute logique, ses héros épars et éparpillés. Ces fuyards s’arrêtent, le temps d’une pause. Entre eux, ce n’est pas la paix, mais ce n’est plus la guerre. Alors, dans un après-midi finissant, la mère de Bettie entonne une rengaine du temps passé, que chantaient les prostituées en ­goguette du Plaisir de Max Ophuls. Emmanuelle Bercot filme des regards qui s’échangent, des amours qui s’ébauchent. Soudain, dans cette quiétude fugace comme arrachée au temps, même l’improbable devient possible. Et puis il y a Catherine Deneuve. Etincelante. Qui pleure de chagrin au volant de sa voiture. Qui hurle de rire en écoutant son jeune dragueur la draguer. Qui, entre rire et larmes, sirote une bière en racontant au veilleur de nuit d’un entrepôt de meubles la triste fin de son mari : étouffé par une aile de poulet, le pauvre, et secouru par un médecin dont elle était la maîtresse, lui-même marié à une femme dont le mort était l’amant. »
Pierre Murat – Télérama

Ce film est précédé du court métrage:
SON INDOCHINE
Film de Bruno Collet
(Animation – France – 2012 – 09’50 »)

Lors de l’anniversaire d’Émile, un événement fait ressortir son passé d’ancien combattant. Un passé qu’une partie de sa famille ne veut plus entendre…

Vernoux (salle Louis Nodon)
samedi 19 octobre à 18h
dimanche 20 octobre à 17h
lundi 21 octobre à 21h

Lamastre (centre culturel)
jeudi 17 octobre à 21h
vendredi 18 octobre à 21h

Chalencon (salle polyvalente)
dimanche 20 octobre à 20h30

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