JOE HILL

joe-hillFilm de Bo Widerberg
Drame – Suédois, USA – 1971 – 1h57 – VOST
Avec Thommy Berggren, Anja Schmidt, Kelvin Malave
Ciné-mémoire
Prix spécial à Cannes 1971

New York, début XXe siècle. Pour Joe, pauvre émigré suédois, la Terre promise a un goût amer. Un film fort sur l’injustice magnifiquement porté par son acteur principal, Thommy Berggren. Plus de 40 ans après sa sortie, “Joe Hill” n’a pas pris une ride. 
Télérama

SYNOPSIS

En 1902, deux immigrants suédois, Joel et Paul Hillstrom, arrivent aux Etats-Unis. Ils doivent faire face aux amères réalités, une langue nouvelle et l’effroyable pauvreté qui règne dans les quartiers de l’East Side à New-York. Paul quitte la ville, Joel y reste, amoureux d’une jeune Italienne. Mais l’aventure est de courte durée. Rien ne le retenant à New-York, Joel, devenu Joe Hill, se met en route vers l’Ouest pour retrouver son frère

CRITIQUE

A New York, en 1900, une bourgeoise se fait voler sa fourrure par un gamin. Elle le poursuit dans les rues, elle le course et, après un long moment, se retrouve dans un quartier dont elle ne soupçonnait même pas l’existence, où surviennent des clochards, des ivrognes, des chômeurs. Et c’est toute la misère du monde, soudain, qu’elle découvre… Cette scène explique la façon dont Bo Widerberg – décédé en 1997, et dont on ne cesse de redécouvrir les films – imagine ses films politiques : n’asséner aucune thèse, jamais, mais la faire découvrir par le spectateur, dans la salle, en même temps que par les héros, sur l’écran. Ainsi procède-t-il dans Joe Hill, son meilleur film, Prix spécial à Cannes 1971. Il y suit le destin d’un émigré suédois, Joel Hillstrom, ses efforts pour s’intégrer dans cette Terre promise décevante, pourtant si tant vantée, et sa lente prise de conscience du fossé qui sépare les possédants et les exploités. Le clou du film est l’étonnant, insoutenable moment, où des flics et de bons bourgeois de l’Utah forcent un groupe de grévistes à chanter l’hymne national et à embrasser un drapeau américain vite maculé de taches de sang… Mais le film reste, avant tout, une balade lyrique, une épopée comme savaient en réussir John Ford, Raoul Walsh ou Terrence Malick, au début de sa carrière (La Balade sauvage, Les Moissons du ciel). Le film est littéralement embrasé par le regard de son interprète principal. Thommy Berggren a été l’inspirateur de Bo Widerberg : le Jean-Pierre Léaud de François Truffaut. Il prête ici à son personnage, une mélancolie permanente, une douceur inébranlable. Il ressemble au jeune Al Pacino, en moins dur, plus vulnérable : celui de L’Epouvantail, de Jerry Schatzberg ou d’Un après-midi de chien, de Sidney Lumet. Joe Hill meurt le 19 novembre 1915, au terme d’un procès inique, pour un double meurtre qu’il n’a pas commis. «  Ne perdez pas de temps dans le deuil. Organisez-vous ! », écrit-il, juste avant son exécution, au chef de son syndicat. Dix ans après, une complainte est écrite et composée à sa mémoire :

« La nuit dernière, j’ai vu Joe Hill
Vivant comme vous et moi.

“Mais Joe, ça fait dix ans que tu est mort !”
“Je ne mourrai jamais”, m’a-t-il dit. »

Dans le film de Bo Widerberg, c’est Joan Baez qui l’interprète, avec la flamme et la conviction qu’on lui connaît. La chanson est à écouter et le film à découvrir d’urgence.
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