LA PART ANIMALE

affiche La Part AnimaleFilm de Sébastien Jaudeau
(Drame – France – 2007 – 1h27)
Avec: Anne Alvaro, Niels Arestrup, Rachida Brakni …
Film présenté dans le cadre du festival Roman & Cinéma

Arrivé avec femme et enfant en plein cœur de l’Ardèche, Étienne voit sa vie basculer aux premiers jours de son embauche dans un élevage ultramoderne de dindons Douglas. Au contact de Chaumier, son nouveau patron, et des oiseaux dénaturés de l’exploitation, Étienne se métamorphose, au grand dame de sa famille…

« Il n’y a pas de sot métier. Le héros de ce film dérangeant masturbe des dindons dans un hangar, en Ardèche, afin de recueillir leur sperme et d’inséminer des dindes. Pourquoi ces dindons sont-ils incapables de faire le boulot tout seuls ? Parce qu’ils sont trop gros, trop bien nourris. Quelles sont les conséquences de la vie professionnelle de ce masturbateur de volailles sur son mental, sa vie de couple, et sa sexualité ? C’est la seconde question du film, plus vertigineuse. Etienne est l’employé d’un fermier prédateur, irascible, prompt à humilier son subordonné. Le boss est d’autant plus ténébreux que Brigitte, son épouse, naïve adepte de la romance, le trompe avec un ami du coin, marchand de biens, séducteur cynique. Adaptant un roman d’Yves Bichet, Sébastien Jaudeau dépeint des êtres déboussolés, ayant perdu toute raison humaine d’agir. Du côté du chef d’entreprise, le culte du profit, l’appât du gain, l’obsession de l’efficacité industrielle, qui le poussent à sacrifier les produits les moins rentables et à castrer chimiquement les mâles. Du côté d’Etienne, un perfectionnisme aveugle qui lui fait tout accepter, candidement, jusqu’au moment où sa conscience bascule. Le sujet central du film, audacieux, est là, dans la fascination grandissante d’Etienne pour le monde animal, ce qu’il pressent de divin chez les bêtes et ce qu’il finira par assumer d’animal chez lui. Complicité qui commence avec l’amour prodigué au cours de ses manipulations, qui se poursuit avec la compassion ressentie pour les volailles mises en cages, et qui va le voir bientôt se fondre lui-même dans la nature, en compagnie de sa propre femme. Car la clé de cette « étrange affaire » est dans la sexualité. Bien au-delà de la morale, de la psychanalyse ou de la pornographie, celle-ci atteint une dimension qui n’est pas très loin de la poésie. Un film déstabilisant, abstrait et subjectif, documentaire et lyrique. »
Jean-Luc Douin – Le Monde

Séance

Vernoux (espace culturel Louis Nodon)
dimanche 05 octobre à 13h30

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