l’ASTRAGALE

affiche l'astragaleFilm de Brigitte Sy
(Drame – France- 2015 – 1h37)
Avec: Leïla Bekhti, Reda Kateb, Esther Garrel …

Une nuit d’avril 1957. Albertine, 19 ans, saute du mur de la prison où elle purge une peine pour hold-up. Dans sa chute, elle se brise l’os du pied : l’astragale. Elle est secourue par Julien, repris de justice, qui la cache chez une amie à Paris. Pendant qu’il mène sa vie de malfrat en province, elle réapprend à marcher dans la capitale. Julien est arrêté et emprisonné. Seule et recherchée par la police, Albertine lutte pour sa fragile liberté et pour supporter la douloureuse absence de Julien…

« L’Astragale de Brigitte Sy est un film libre sans en avoir l’air. Qui cherche la liberté plutôt que la libération. Qui préfère une audace vraiment donnée à une audace fièrement conquise. Qui avance la tête et le proverbe hauts : un tiens vaut mieux que deux tu l’auras. Un film d’amour bazardant les fausses promesses. Dans L’Astragale, Albertine attend Julien, forte de la certitude qu’il est déjà à elle. De cette certitude se soutient le film, qui avance pour voir tomber les obstacles, sans avoir à les forcer. Non que ce soit facile. Pour atteindre au pur récit, il faut, à l’héroïne et son film, s’armer de patience sur le front des faux serments. Tu l’auras ton film d’époque, ton adaptation littéraire. L’Astragale est un récit d’Albertine Sarrazin, publié en 1965, dans lequel elle raconte des épisodes de sa propre vie, à la fin des années 50. En s’évadant de prison, elle se casse dans le pied l’os éponyme, et rencontre le voyou Julien. Suivent les mois de cavale à Paris, avec et sans lui, les retrouvailles, enfin la capture qui n’est qu’un sursis à leur réunion. Le film reconstitue en bloc : les faits, et l’écriture des faits par la narratrice-personnage, ses manuscrits épars dans les draps froissés. Et le cadre, la France de la guerre d’Algérie, par les moyens du cinéma de l’époque, un noir et blanc capiteux, pré-Nouvelle Vague, avec tous les violons du monde. Tête baissée vers les promesses du temps passé, raccommodé par les artifices du métier, de décor en costume, avec la belle prose d’Albertine en voix off, comme lue à même les plans. Et le travail contrasté du son, en avant des images, à la recherche de Jean Grémillon et Marcel Hanoun, cinéastes de ce temps-là. Tout cela fait déjà un film ou une promesse de film. Porté par de bons acteurs, et même des acteurs formidables : Leïla Bekhti et Reda Kateb, leur grandeur sans effet, leur sensuelle franchise. Près d’eux, Esther Garrel en amante solaire d’Albertine, Jocelyne Desverchère en protectrice ambiguë. Et bien d’autres : on trouve ici l’émotion des gueules du cinéma de l’époque, tous les seconds couteaux esquissés en un trait de plan, la galerie humaine figurant en place du peuple. Il y a de l’air, ça respire, ça évite de replacer sa mèche pour prendre l’air d’autrefois. Et ça se tire ailleurs, en douce. Les deux tu l’auras nostalgiques du film d’auteur et du film d’acteurs se concentrent en un tiens vivant. Tiens, prends ça : la société tue, l’amour sauve. Tiens, la poésie nique la police. Tiens, la France raciste des années 50, devant nous. Tiens, le cinéma parlant d’après-guerre, les maigres forces du sentiment. Tiens-moi fort pour que je ne tombe pas. L’Astragale n’a pas besoin de rabattre notre présent sur l’espace littéraire du passé, ni de se donner pour plus qu’il n’est, une histoire simple, ou à la limite une histoire vraie. Alors, faux par faux égale vrai, et passé par passé égale présent. Plutôt que de ramasser les os cassés d’un monde perdu, Albertine avance droit vers nous en boitant. »
Luc Chessel – Les Inrocks

Ce film est précédé du court métrage
MONSIEUR WILLIAM
Film de Patricia Stroud
(Animation – France – 2011 – 04’00 – V.F.)

Ce film d’animation illustre la chanson ‘Monsieur William’ écrite en 1950 par Jean-Roger Coussimon et mise en musique par Léo Ferré. Cette chanson nous pose des questions sur les notions conventionnelles de la moralité avec humour et sarcasme.

Vernoux (espace culturel Louis Nodon)
samedi 08 août à 21h
dimanche 09 août à 18h
lundi 10 août à 21h

Lamastre (centre culturel)
mercredi 05 août à 21h
mardi 11 août à 21h

Chalencon (salle polyvalente)
dimanche 09 août à 20h30

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