Critique de la folie pure, « Les Confins du Monde » met en scène les vivants et les morts avec une même énergie violente, brutale, inoubliable.
Si Guillaume Nicloux montre les forces colonialistes françaises, il n’en fait pas son sujet. Il montre la violence des uns et des autres mais, circonscrite au territoire filmé au sein d’une quête intime, évite d’identifier les camps selon des normes manichéennes. Chacun a sa raison propre, et c’est là que le film résonne et hante longtemps après la projection.
On pense bien entendu à Coppola ou à Fuller, mais la mise en scène de Nicloux n’est pas baroque ou sauvage. Elle est physique, exsude la chaleur, l’humidité, transpire la lumière verdâtre des limes. On sent la sueur, le sang, la boue…
Synopsis
Indochine, 1945. Robert Tassen, jeune militaire français, est le seul survivant d’un massacre dans lequel son frère a péri sous ses yeux. Aveuglé par sa vengeance, Robert s’engage dans une quête solitaire et secrète à la recherche des assassins. Mais sa rencontre avec Maï, une jeune Indochinoise, va bouleverser ses croyances.