Film de Karan Johar
(Romance / Drame – Inde – 2010 – 2h40 – V.O.S.T.)
Avec : Shah Rukh Khan, Kajol Mukherjee-Devgan, Christopher B. Duncan …
Programmé par les élèves du collège Pierre Delabre dans le cadre d’une soirée indienne
Rizvan Khan est un enfant musulman qui a grandi avec sa mère dans le Borivali de Mumbai en Inde et qui souffre du syndrome d’Asperger. À l’âge adulte, Rizvan tombe amoureux d’une coiffeuse Mandira avec qui il se marie. Le couple s’installe à San Francisco. Après le 11 septembre 2001, il est pris pour un terroriste car son handicap le rend suspect. Après son arrestation, il essaye de rencontrer le président des États Unis afin de retrouver l’amour de sa femme. Quiconque pense au cinéma indien, songe à des mélodrames entrecoupés de danses pratiquées par quantité de figurants extatiques, sur fond de musique indienne. Et pourtant, loin des clichés, My Name is Khan s‘impose comme la meilleure preuve de sa modernité en nous contant cette extraordinaire aventure. Mélodrame classique et appuyé mais étonnamment politique, qui aborde pêle-mêle le handicap, l’Inde qui s’expatrie qui réussit, les luttes confessionnelles, la rivalité indopakistanaise mais surtout la condition des musulmans et de l’étranger dans une Amérique blanche, intolérante et plus raciste encore au sortir du 11 septembre, My Name is Khan surprend. Et plus encore sidère par le regard qu’il apporte sur des sujets que documentent autrement les cinéastes d’Occident. En effet, ce film témoigne d’abord d’une volonté du cinéma indien de s’emparer du monde qui l’entoure sans toutefois se détourner de ce qu’il est. Preuve de son entrée dans la mondialisation des images et de son hybridation avec le grand rival hollywoodien, My Name is Khan est à la fois le symptôme et le produit d’une Inde qui change et qui commence à conquérir des parts de marché dans le domaine du cinéma. Mais il n’est pas que cela : il s’offre à nous comme le récit venu d’ailleurs d’une tolérance et d’une acceptation de l’autre, qui passant par le truchement du mélodrame, reprend les codes bollywoodiens et hollywoodiens, les dépasse avec une ambition louable : nous émouvoir et nous offrir sur le monde, un autre regard, de biais.
Séance
Vernoux (salle Louis Nodon)
vendredi 19 avril à 20h