THE ASSASSIN

affiche-the-assassinFilm de Hou Hsiao-Hsien
(Drame – Taïwan – 2016 – 1h44 – VOST)
Avec  Shu Qi, Chang Chen, Satoshi Tsumabuki
Prix de la mise en scène – Cannes 2015

Un film de sabre atypique, poétique. Avec “The Assassin”, Hou Hsiao-hsien signe une rêverie splendide, fascinante, enchanteresse.
Les Fiches du Cinéma

Dans la Chine du IXe siècle, une sublime guerrière a pour mission de tuer son ancien amant. Entre tragédie et arts martiaux, du cinéma beau comme la foudre.
Les Inrockuptibles

SYNOPSIS

Chine, IX siècle. Nie Yinniang revient dans sa famille après son mariage avortée avec son cousin Tian Ji’an et de longues années d’exil. Son éducation a été confiée à une nonne qui l’a initiée dans le plus grand secret aux arts martiaux. Véritable justicière, sa mission est d’éliminer les tyrans. Désormais chargée de tuer son cousin, que choisira t-elle : sacrifier l’homme qu’elle aime ou rompre pour toujours avec l’ordre des Assassins ?

CRITIQUE

Un marché, en pleine effervescence. Un haut dignitaire arrive sous bonne escorte. Deux femmes sont en retrait. « Tue-le pour moi », dit l’une. L’autre se saisit d’une corne noire faisant office de poignard, disparaît dans la foule. Tout va vite et lentement à la fois, comme si action et attention se superposaient, comme si certains détails, sonores surtout — le vent, le souffle des chevaux —, suspendaient la scène. Soudain, la femme en noir fonce sur sa proie tel un faucon, décoche un coup. Un seul. Fatal. Ce prologue, si fulgurant soit-il, signe d’emblée le retour de Hou Hsiao-hsien, dont on était sans nouvelles ­depuis presque une décennie. Le chef de file de la nouvelle vague taïwanaise, qui s’était distingué à partir des années 1980 à travers des chroniques sur la jeunesse (Poussières dans le vent) et des fresques historiques (La Cité des douleurs, Le Maître de marionnettes), nous manquait. Pour la première fois de sa carrière, il s’attaque à un genre prisé, le wu xia pian, film de chevalerie, de sabre et d’art martial, qu’il épure de manière radicale. Autant prévenir : les amateurs de kung-fu et d’assauts chorégraphiés au sabre seront déçus. Mais les rares duels suscitent, néanmoins, le ravissement, tant ils sont ciselés avec grâce. Ils servent une petite histoire dans la grande, une sorte de chronique de la Chine du ixe siècle, au temps de la dynastie Tang. L’héroïne à la chevelure luisante, celle qui file comme un oiseau et paraît douée d’un sixième sens, se nomme Nie Yinniang (Shu Qi, qui avait déjà illuminé Millennium Mambo). Elevée par une nonne taoïste qui lui a enseigné les arts martiaux, elle revient après des années d’exil, hostile vis-à-vis du pouvoir impérial, au point de vouloir assassiner le nouveau gouverneur. Si sa mission est périlleuse, c’est parce qu’elle connaît sa cible, un cousin à elle, qu’elle a naguère aimé. Et dont elle fut séparée, pour des raisons d’Etat… The Assassin pourrait paraître complexe. Certains personnages, importants, n’apparaissent que furtivement. Le cinéaste semble avoir construit son film en taillant dans le scénario. En vérité, rien ne manque, il faut juste saisir les indices, les mots, les gestes qui permettent de comprendre les intérêts des différentes fratries, de reconnaître les alliés et les adversaires de Yinniang. Nous avons tout le temps pour y par­venir, car la narration rime, ici, avec contemplation. Montagne et eau, frondaisons, poussière qui danse au soleil, tentures et soieries carmin dans les palais : rien de moins artificiel que ce monde frémissant, foisonnant de sons, qu’on jurerait d’époque, comme si la caméra-pinceau de Hou Hsiao-hsien avait rapporté directement des images documentaires du IXe siècle !… D’un côté, donc, ce bain d’« authenticité » ; de l’autre, un jeu de cache-cache, physique et sentimental. Yinniang passe son temps à se dissimuler, entre les arbres et les voilages des palais. On ignore ce qu’elle ressent — excepté ce moment où, incapable de réprimer ses larmes, elle cache son visage, tandis que la caméra, par pudeur, recule. Aucune exaltation ne doit transparaître. L’art antispectaculaire de Hou Hsiao-hsien mise sur l’intuition du hors-champ et la célébration de l’arrière-plan lointain. Comme dans ce duel, filmé à distance, à travers un rideau de bouleaux : Yinniang y affronte une ennemie, qu’on distingue mal. A peine entamé, le combat s’arrête net, les deux adversaires se font face, puis s’éloignent l’une de l’autre. On aperçoit, alors, un loup de métal doré qui gît au sol. Sans masque, à quoi bon continuer ?…
Jacques Morice – Télérama

Ce film est précédé du court métrage

MILLE-PATTES ET CRAPAUD
Film de Anna Khmelevskaya
Animation – France – 2016 – 10’

Dans une forêt lointaine, le Mille-pattes, souple et gracieux, suscite l’admiration de tous les insectes. Seul un vieux Crapaud, hautain et jaloux, le déteste. Un jour, il décide de se débarrasser du Mille-pattes…

SÉANCES

BANDE ANNONCE

Laisser votre avis

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.