JIMMY’S HALL

affiche Jimmy s hallFilm de Ken Loach
(Drame / Historique – Grande Bretagne – 2014 – 1h49 – V.O.S.T.)
Avec: Barry Ward, Simone Kirby, Andrew Scott…
Sélection officielle – Cannes 2014

1932 – Après un exil de 10 ans aux États-Unis, Jimmy Gralton rentre au pays pour aider sa mère à s’occuper de la ferme familiale. L’Irlande qu’il retrouve, une dizaine d’années après la guerre civile, s’est dotée d’un nouveau gouvernement. Tous les espoirs sont permis… Suite aux sollicitations des jeunes du Comté de Leitrim, Jimmy, malgré sa réticence à provoquer ses vieux ennemis comme l’Eglise ou les propriétaires terriens, décide de rouvrir le « Hall », un foyer ouvert à tous où l’on se retrouve pour danser, étudier, ou discuter. À nouveau, le succès est immédiat. Mais l’influence grandissante de Jimmy et ses idées progressistes ne sont toujours pas du goût de tout le monde au village. Les tensions refont surface.

« Il paraît que Ken Loach, 78 ans ces jours-ci, pense à la retraite, après des décennies de cinéma militant — à gauche toute. Son dernier film (peut-être, donc, dans tous les sens du terme) ne trahit pourtant aucune usure, aucun dé­sen­chantement. Ce n’est pas un adieu aux armes, mais au contraire l’un de ces ­vigoureux manifestes politiques, ­typiques de notre humaniste préféré : un poil trop « pédago », mais toujours attachant, généreux, habité. La leçon porte sur l’histoire irlandaise. Dans Le vent se lève (Palme d’or en 2006), Ken Loach filmait les convulsions de la guerre civile, qui, au début des années 1920, déboucha sur l’indépendance. Jimmy’s Hall se déroule quelque temps plus tard, en 1932, dans un jeune pays verrouillé à la fois par l’IRA et la puissante Eglise catholique. Après dix ans d’exil en Amérique, Jimmy Gralton est de retour dans son village du comté de Leitrim. […] A peine débarqué, il se laisse convaincre par ses amis et concitoyens de rouvrir l’établissement, mi-dancing, mi-maison de la culture (cours de dessin, de chant, de poésie au programme), qu’il avait créé autrefois, et à cause duquel il avait dû fuir. Vue d’aujourd’hui, l’initiative peut paraître anodine, mais dans ce contexte historique tendu, le « Jimmy’s Hall », espace de ­liberté, de jeu et d’apprentissage, phalanstère sans dieu ni maître, est un insupportable défi aux pouvoirs locaux. Le curé l’assimile à une antichambre – laïque – de l’enfer. Les autres notables, propriétaires terriens et membres de l’IRA, y voient, eux, un dangereux nid de communistes à éradiquer… Dans le rôle principal, le comédien Barry Ward est la révélation du film, ­alliant présence et prestance. Beau gosse charismatique, Jimmy est un parangon d’héroïsme « loachien ». Il est le frère d’armes du David de Land and Freedom, du Sam de Bread and Roses… Un modeste « partageux », si opiniâtre, si courageux qu’il force même le respect de son ennemi en soutane. Conte politique, écrit d’après une histoire vraie par Paul Laverty, l’éternel complice du cinéaste, le film n’est pourtant pas le portrait d’un seul homme. Les plus belles scènes, les plus fortes, sont celles où vibre cette communauté ­rebelle, ces corps solidaires dans la danse, jazz ou foklore, comme dans la contestation, d’une manif à l’autre. A ces « petites grandes âmes » comme dirait Victor Hugo, foule de beaux personnages secondaires forts en gueule, émouvants, cocasses, Ken Loach réserve toute sa grâce et sa tendresse : ce mélange unique d’âpreté réaliste et de pudeur qui le pousse à éviter les gros plans, à observer les visages à bonne distance, en ami discret. Il profite aussi, bien sûr, de ces luttes de jadis pour développer un discours à peine masqué sur l’individualisme du monde contemporain. Et utilise la crise d’alors pour mieux parler de celle d’aujourd’hui. Engagé jusqu’au bout… »
Cécile Mury – Télérama

Ce film est précédé du court métrage
AIN’T SHE SWEET
Film de Dave Fleischer
(Animation – U.S.A. – 1933 – 07’30 – N & B – sans dialogue)

Un dancing restaurant vit au rythme de la chanson titre. Au final,Lilian Roth viendra en chair et en os nous apprendre à chanter ce grand succès des années 1930.

Vernoux (espace culturel Louis Nodon)
vendredi 25 juillet à 21h
samedi 26 juillet à 21h
dimanche 27 juillet à 18h
lundi 28 juillet 21h

Lamastre (centre culturel)
mercredi 23 juillet à 21h
mardi 29 juillet à 21h

Chalencon (salle polyvalente)
dimanche 27 juillet à 20h30

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