KINGSMAN: SERVICES SECRETS

affiche KingsmanFilm de Matthew Vaughn
(Action / espionnage – Angleterre – 2015 – 2h09 – V.F. & V.O.S.T.)
Avec: Colin Firth, Samuel L. Jackson, Taron Egerton …
Avertissement: certaines scènes sont susceptibles de heurter la sensibilité du public jeune.

Kingsman, l’élite du renseignement indépendant en costumes trois pièces, est à la recherche de sang neuf. Pour recruter leur nouvel agent secret, elle doit faire subir un entraînement de haut vol à de jeunes privilégiés aspirant au job rêvé. L’un d’eux semble être le candidat « imparfaitement idéal » : un jeune homme impertinent de la banlieue londonienne nommé Eggsy. Ces super-espions parviendront-ils à contrer la menace que fait peser sur le monde l’esprit torturé d’un génie de la technologie ?

« On ne se lasse pas du cinéma de Matthew Vaughn. Il avait porté le comics contemporain Kick Ass au cinéma, avec toute l’énergie décomplexée, nécessaire pour transformer cette parodie du super-héros en un objet instantanément culte, loin des objets polis que représentent les productions Marvel contemporaines. Il avait ensuite rejoint l’écurie Marvel, justement, le temps de relancer la franchise X-Men, avec un reboot juvénile, Le Commencement totalement exaltant. Avec Kingsman, il ne s’éloigne pas de l’univers du comics puisqu’il s’attelle à adapter un matériau récent, de Dave Gibbons et Mark Millar, dans lequel un agent secret britannique initie son neveu à l’exercice d’espion de Sa Majesté. Le script a changé, Colin Firth, qui se met en danger, loin des rôles classiques qu’il a pu interprétés à la suite de son couronnement pour Le Discours d’un roi, prend sous son aile le fils d’un ami, tombé pour son pays, dans l’anonymat voulu par sa fonction d’espion au sein du renseignement britannique, nommé Kingsman. L’agents secret introduit le jeune homme, issu d’un schéma familial chaotique et d’un quartier défavorisé, dans un monde souterrain, codé, où l’affiliation ne se concrétise qu’à l’issue d’une compétition entre apprentis espions, dans des situations de peur et de maîtrise de soi rocambolesques. L’esprit de James Bond, mythe fondateur du genre, n’est donc pas très loin. On baigne dans la culture britannique où les espions portent des fringues classes, manient une langue d’élite et des armes au pluriel avec la dextérité d’un régiment complet. Firth incarne sans difficulté toutes les qualités de perfection et de flegme voulues par ce noble écusson. A la prestance, il faut ajouter, l’audace, le film sait se montrer sensuel, pugnace, voire violent, dans des scènes qui osent un déferlement burlesque de morts en série. On garde en mémoire une scène d’anthologie dans une chapelle où les impies vont tous finir massacrés par un seul et même homme, dans l’union sacrée du jeu vidéo et du comics, dans un mélange capiteux de techniques visuelles et de rythmes synthétiques, bien plus que ludiques, totalement cathartiques. Vaughn poursuit ainsi son déminage du blockbuster propre, offrant sa vision du grand spectacle contemporain, ralliant comme toujours au classicisme d’une thématique posée (le super-héros, l’agent secret) la maestria d’une réalisation sophistiquée, geek et débarrassée de l’obstacle originel, qui consiste à vouloir séduire les pontes du studio, avant de satisfaire le public par l’originalité.
Si l’on baigne, a priori, dans le cliché ou du moins dans une tradition du film d’action initiatique, jamais ne ressent-on autre-chose qu’un sentiment galvanisant de singularité. S’il ne ressemble à aucune autre film, à part peut-être Kick-Ass, mais en plus abouti, plus imposant, et moins adulescent, c’est parce que Kingsman s’interdit les formules d’adaptation bâtarde, de suites léthargiques ou de reboots flemmard. Vaughn explose la concurrence, offrant manifestement du très grand spectacle, racé dans sa réalisation, son interprétation royale, ses déploiements massifs d’effets spéciaux, son humour aussi trash qu’irrésistible, comme en témoignent les rires profus que sa générosité libère. Bref, une claque, une vraie, avec en prime la révélation d’un jeune acteur britannique, Taron Egerton, qui a tout d’un Jack O’Connell bis. »
Frédéric Mignard – àVoir àLire

Vernoux (espace culturel Louis Nodon)
vendredi 24 avril à 21h (VF)
samedi 25 avril à 21h (VF)
dimanche 26 avril à 20h30 (VOST)
lundi 27 avril à 18h (VOST)

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