LA BELLE ENDORMIE

affiche la belle endormieFilm de Marco Bellocchio
(Drame – Italie – 2013 – 1h50 – V.O.S.T.)
Avec : Toni Servillo, Isabelle Huppert, Alba Rohrwacher …

Le 23 novembre 2008, l’Italie se déchire autour du sort d’Eluana Englaro, une jeune femme plongée dans le coma depuis 17 ans. La justice italienne vient d’autoriser Beppino Englaro, son père, à interrompre l’alimentation artificielle maintenant sa fille en vie. Dans ce tourbillon politique et médiatique les sensibilités s’enflamment, les croyances et les idéologies s’affrontent. Maria, une militante du Mouvement pour la Vie, manifeste devant la clinique dans laquelle est hospitalisée Eluana, alors qu’à Rome, son père sénateur hésite à voter le projet de loi s’opposant à cette décision de justice. Ailleurs, une célèbre actrice croit inlassablement au réveil de sa fille, plongée elle aussi depuis des années dans un coma irréversible. Enfin, Rossa veut mettre fin à ses jours mais un jeune médecin plein d’espoir va s’y opposer de toutes ses forces.

« Intelligence vigoureuse, séduction, justesse. Le cinéma de Marco Bellocchio est rarement pris en défaut de faiblesse, de frilosité. Après Vincere, portrait de Mussolini, et surtout de sa femme, c’est encore de l’Italie qu’il s’agit, contemporaine celle-là. Un pays en crise, bloqué, et qui se déchire autour du sort d’Eluana Englaro. (…) A chaque fois émergent des inter­rogations, qui dépassent la controverse autour de l’euthanasie. Quel est notre rapport à la souffrance de l’autre ? A la servitude volontaire ? Peut-on contraindre quelqu’un à vivre s’il souhaite la mort ? Quel est le lien entre liberté et amour, morale chrétienne et morale tout court ? Où commence et finit l’acharnement thérapeutique ? Autant de questions que Bellocchio traite avec une liberté et une fluidité étonnantes. En faisant toujours en sorte que la métaphore, voire la fantasmagorie, prenne le pas sur les dogmes, politiques et religieux. A l’image de cette séquence savoureuse des thermes, digne d’un péplum, où des sénateurs devisent de l’Italie et de sa dépression. Le film est loin d’être neutre, Bellocchio ne cache pas son inclination pour l’homme politique, en butte à la discipline de son parti et qui refuse d’aller contre ses principes moraux. Cela ne l’empêche nullement d’accorder leur chance aux contempteurs de l’euthanasie, en faisant notamment de Maria un personnage fort, entier. Il y a en elle une ferveur, une force d’âme et de conviction qui se révèle un parfait antidote au cynisme généralisé, au manque de civisme, de sincérité. L’engagement sans calcul, c’est ce que le film célèbre, au-delà des clivages idéologiques. Un élan qui permette de sortir du coma, d’échapper à l’atonie.  Cette flamme, le film la porte en lui. Les échanges sont clairvoyants, les visages des femmes — Alba Rohrwacher et Maya Sansa — frémissants. Même dans la rébellion ou la rupture, le cinéaste choisit toujours le camp de la beauté et de la vitalité, de l’harmonie roborative. Tout en sachant que la maladie, la folie, la mort menacent toujours, se confondent même avec la vie. Une image fugitive le résume admirablement. On y voit la junkie se baisser pour retirer les chaussures et soulager les pieds du médecin, assis et endormi. En se relevant, elle le découvre les yeux grands ouverts, le regard pétrifié. Est-il mort sur le coup ? Non, il vient de renaître. » — Jacques Morice pour Télérama

Ce film est précédé du court métrage:
Dr NAZI
Film de Joan Chemla
(Fiction – France – 2010 – 15′ – sans dialogue)

Charles Chinaski est un type à problèmes et se considère comme responsable de la plupart d’entre eux : les femmes, l’alcool, son hostilité envers les groupes d’individus. Il décide un jour de consulter le premier docteur venu.

Vernoux (salle Louis Nodon)
samedi 13 juillet à 18h
dimanche 14 juillet à 17h
lundi 15 juillet à 21h

Lamastre (centre culturel)
jeudi 04 juillet à 21h
vendredi 05 juillet à 21h

Chalencon (salle polyvalente)
dimanche 07 juillet à 20h30

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