LE CLIENT

affiche-le-clientFilm de Asghar Farhadi
Drame
France, Iran – 2016 – 2h03 – VOST
Avec Shahab Hosseini, Taraneh Alidoosti, Babak Karimi, Farid Sajjadihosseini, Mina Sadati
Prix du scénario et Prix d’interprétation masculine Cannes 2016

Tout en filmant au plus près de ses personnages, le cinéaste iranien sème discrètement les indices et entretient savamment l’ambiguïté pour créer le trouble. Encore une fois, il dénonce la pression morale et religieuse qui pervertit les relations aussi bien sociales que familiales.
Le journal du dimanche

Le réalisateur iranien d' »Une séparation » signe un film magistral, doublement récompensé à Cannes par les prix du scénario et celui de l’interprétation masculine. A mi-chemin entre le thriller et la chronique sociale, ce drame nous embarque et nous interpelle jusqu’à un final poignant.
Femme Actuelle

De retour en Iran après une parenthèse française (« Le Passé »), le cinéaste se comporte une nouvelle fois en architecte, bâtissant un scénario implacable, dont chaque pièce s’assemble sans que le spectateur en ait toujours conscience, sans que jamais les personnages ne mesurent les effets produits sur leur existence.
Le Nouvel Observateur

SYNOPSIS

Contraints de quitter leur appartement du centre de Téhéran en raison d’importants travaux menaçant l’immeuble, Emad et Rana emménagent dans un nouveau logement. Un incident en rapport avec l’ancienne locataire va bouleverser la vie du jeune couple.

CRITIQUE

Après Le Passé, réalisé en France, Asghar Farhadi est retourné en Iran pour ce nouveau film fidèle à sa démarche. Il y dirige deux de ses interprètes de prédilection, Shahab Hosseini et Taranah Alidoosti, déjà réunis dans À propos d’Elly. On peut d’abord voir Le Client comme un semi-documentaire sur une ville en transformation et ses habitants en perte de repères, évoluant dans des quartiers avec chantiers sans fin, vieux immeubles démolis et buildings en construction. Dans cet univers urbain à la fois moderne et déshumanisé, et dans un contexte d’obscurantisme politique et religieux, Emad et Rana, membres de la classe moyenne éclairée, incarnent une forme de résistance, trouvant dans la culture et le théâtre un dérivatif salutaire. Le Client s’avère alors une mise en abyme subtile, la pièce répétée et jouée étant Mort d’un commis voyageur d’Arthur Miller. « Le Téhéran d’aujourd’hui est très proche de New York, tel qu’Arthur Miller le décrit au début de la pièce. Une ville qui change de visage à une allure délirante, qui détruit tout ce qui est ancien, les vergers et les jardins, pour le remplacer par des tours. C’est précisément dans cet environnement que vit le commis voyageur », a déclaré le cinéaste.

Cette pièce dans le film, centrée la complexité des relations humaines, fait écho aux déboires que rencontreront Emad et Rana, même si Farhadi ne cherche pas à aller aussi loin que les parallèles établis par Jean Renoir dans Le Carrosse d’or ou François Truffaut dans Le Dernier métro. Le cinéaste préfère se focaliser sur la tension psychologique au sein de ce couple, après une agression dont est victime la jeune femme dans son nouvel appartement. Oscillant entre le mélodrame et l’enquête criminelle, Le Client devient alors un fascinant jeu de piste qui révélera la personnalité contrastée des protagonistes. À l’instar de La Séparation, Asghar Farhadi se montre scénariste et dialoguiste hors pair, apte à saisir l’ambivalence des sentiments et la dualité des protagonistes. « À chacun sa vérité », semble asséner le cinéaste dans ses films. Si l’effet de surprise et l’éblouissement que l’on éprouvait face à ses œuvres antérieures se sont un peu émoussés, force est de reconnaître que le dispositif reste d’une redoutable efficacité et confirme le moralisme humaniste d’un auteur de premier plan dans le cinéma contemporain.

Gérard Crespo – A Voir à Lire

Ce film est précédé du court métrage

maison-poussiereLA MAISON DE POUSSIERE
Film de Jean Claude Roec
Animation – France – 2013 – 11’35

Lentement, les mâchoires d’acier dévorent la vieille tour HLM. Une ancienne occupante s’engouffre dans les décombres, à la poursuite d’enfants imprudents. Commence alors un drôle de voyage au coeur de cette ‘maison’ qui abrite tant de souvenirs…

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