LE GÉANT EGOÏSTE

affiche Le geant egoisteFilm de Clio Barnard
(Drame – Angleterre – 2013 – 1h31 – V.O.S.T.)
Avec: Conner Chapman, Shaun Thomas, Sean Gilder …

Arbor, 13 ans, et son meilleur ami Swifty habitent un quartier populaire de Bradford, au Nord de l’Angleterre. Renvoyés de l’école, les deux adolescents rencontrent Kitten, un ferrailleur du coin. Ils commencent à travailler pour lui, collectant toutes sortes de métaux usagés. Kitten organise de temps à autre des courses de chevaux clandestines. Swifty éprouve une grande tendresse pour les chevaux et a un véritable don pour les diriger, ce qui n’échappe pas au ferrailleur. Arbor, en guerre contre la terre entière, se dispute les faveurs de Kitten, en lui rapportant toujours plus de métaux, au risque de se mettre en danger. L’amitié des deux garçons saura-t-elle résister au Géant Égoïste ?

« Des chevaux de trait se découpent en ombres chinoises sur une nuit bleu roi. Le tableau, envoûtant, semble sorti d’une lanterne magique. A la lumière du jour, la prairie de conte de fées cède la place à un pâturage miteux, mangé de chiendent. Au loin, une centrale électrique désaffectée émerge du brouillard, témoignant d’une autre époque, industrielle celle-là. Clio Barnard aime ce genre de tension : entre la fable et le naturalisme, un passé prospère et un présent sinistré, Oscar Wilde et Ken Loach… Adapté d’un conte de l’écrivain irlandais, ce premier film de fiction assume ce qu’il doit au réalisateur de Kes, tout en im­posant la singularité de son auteure. Dans les rues mouillées de Bradford, dans le nord de l’Angleterre, la réali­satrice raconte l’amitié de deux adolescents, et, à travers eux, filme les oubliés du royaume — familles décomposées, chômeurs et junkies, enfants déscolarisés, ferrailleurs aux bottes crottées. Avec ses oreilles décollées, sa queue de rat dans le cou et sa gueule de petite frappe, Arbor est un gosse indomptable, sujet à des crises de nerfs. Un enragé taillé comme une ablette qui balance des bordées d’injures à ses profs et exige des flics qu’ils se déchaussent avant d’entrer chez sa mère. Sa petite taille, il la compense par une hardiesse débrouillarde. Avec son ami Swifty, un gros garçon doux et rêveur, passionné de chevaux, il déserte l’école, qui, de toute façon, ne veut plus d’eux. Pour gagner trois sous, ils partent à la chasse au métal : câbles et vieux frigos, casseroles et bouts de laiton. Un trésor pour Kitten (chaton, en anglais), le ferrailleur du coin, un ogre barbu aussi dur que sa camelote. Dans son antre à ciel ouvert s’affaire une marmaille miséreuse, Petits Poucets exploités. Pour arrondir ses fins de mois, Kitten organise aussi, à la hussarde, des courses de trotteurs. Entre Arbor, l’obsédé de la ferraille, et Swifty, l’ami des chevaux, l’incompréhension s’installe. Le Géant égoïste, c’est d’abord une musique. Apre et rocailleuse, au diapason de cet accent du Nord qui fait sonner l’anglais comme une langue inconnue. Quelques répliques suffisent à se sentir embarqué dans ce coin d’enfer. Maisons ouvrières aux jardins pouilleux, briques noires, aubes grises… A cette topographie de l’Angleterre en crise, Clio Barnard ajoute un versant plus inattendu : une verdure post-industrielle, des champs et des moutons au pied de pylônes gigantesques. Sans cesser de traquer la rudesse du réel, elle s’aventure à la lisière du fantastique, là où surgissent des images presque surréalistes. (…) Nerveuse, abrupte, la caméra à l’épaule capte la brusquerie des corps en mouvement. Leur vitalité aussi. Car la gageure du film est d’éviter le misérabilisme auquel invite son décor. Progressivement, une vision morale vient transcender le réalisme : un sursaut de la conscience, la quête d’un pardon comme on en voit dans le cinéma des Dardenne. Et les comédiens, deux ados grandis sur place, emportent tout sur leur passage. »
Mathilde Blottière – Télérama

Ce film est précédé du court métrage:
LONG DISTANCE INFORMATION
Film de Douglas Hart
(Fiction – Grande-Bretagne – 2011 – 7′ – V.O.S.T.)

Alex et son père sont aussi distants émotionnellement qu’ils le sont en kilomètres. Sous la lumière déclinante du jour de Noël, Alex appelle chez lui.

Vernoux (salle Louis Nodon)
vendredi 21 février à 20h30
samedi 22 février à 20h30
lundi 24 février à 20h30

Lamastre (centre culturel)
jeudi 20 février 20h30
vendredi 21 février à 21h

Chalencon (salle polyvalente)
dimanche 23 février à 20h30

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