LE GOUT DU SAKE

AFFICHE LE GOUT DU SAKEFilm de Yasujirō Ozu
(Drame – Japon – 1978 – 1h52 – V.O.S.T.)
Avec: Chishu Ryu, Shima Iwashita, Shinichiro Mikami…
Film programmé dans le cadre de notre cycle « mémoire du cinéma », en partenariat avec [Les Écrans

Shuhei Hirayama, expert comptable, est veuf. Il vit avec sa fille Michiko et son fils Kazuo, tandis que l’aîné a quitté le foyer. Un ami lui conseille de marier sa fille, mais elle préfère tenir compagnie à son père, s’occuper du ménage et de la maison. A l’occasion d’une soirée saké, un ami de Shuhei lui confie qu’il a gâché la vie de sa fille en la gardant auprès de lui. Horie, un autre convive, lui conseille de se remarier. Shuhei se sent coupable et suggère enfin à Michiko de trouver un mari, ce qu’elle finit par accepter. Après son départ, Shuhei sombre dans l’alcoolisme. Déprimé, il se rend compte qu’il vieillit et qu’il est seul…

« Auteur avec Le Goût du Saké d’un métrage « somme », celui compilant tout ce qui aura fait la force de ses films de la maturité rayonnante acquise depuis Il était un père, Ozu Yasujiro s’en ira un an plus tard, emporté par la maladie. Dans cette ultime chronique où l’on boit et discute de l’avenir de ses enfants, la mise en scène est dépourvue d’audaces, le cadrage d’une précision chirurgicale trouve sa dynamique dans la répétition de son placement. On y retrouve aussi un procédé de montage qui n’aura pas évolué tant que cela depuis sa période noir et blanc avec les fameux une réplique/un plan et les non moins célèbres plans de « vide », ces couloirs peu éclairés où la vie semble avoir plié bagage, ces cheminées fumantes ou autres panneaux en guise de nature morte. Pourtant la petite musique quasi festive qui recouvre le film de son aura aimable et chaleureuse tend à faire croire le contraire, évidemment. Chez Ozu la notion du temps mort, figé, n’est que le prolongement des émotions des personnages, des états d’âme de chacun, des anciens dans l’inquiétude de voir un jour ou l’autre leur fille se marier et les délaisser : la solitude n’aura pour but que d’accélérer les démarches pour aller rejoindre les ancêtres. […] Mais la solitude chez Ozu n’est pas clairement affichée au premier abord, seulement dans l’un des tous derniers plans du film. […] Une chronique qui se résume à dépeindre la vie presque banale de gens ordinaires tout en soulevant des problèmes de société universels ou chers au Japon. La question du mariage –arrangé ou non, la dépense d’argent intelligente, la succession, la peur de la solitude, la modernisation du pays ou l’autorité masculine vacillante sont ainsi traités avec une belle finesse. Et qui mieux que Ozu pour passer ces thèmes en revue ? Qui mieux que cette équipe de gueules inoubliables pour interpréter ces gens ? Même si le cinéaste n’est pas le plus concerné de tous par le sort réservé aux personnages, il les met en scène avec une singularité qui aura fait la force de son cinéma dépouillé à l’extrême, sûrement audacieux uniquement dans le superbe usage de la couleur et les innombrables touches parsemées sur des objets ici et là. Les intérieurs se résument toujours à de vrais labyrinthes. On est chez Ozu. On se sent chez soi, à l’aise, confiant. Du cinéma zen qui se ressemble film après film, où l’art de faire systématiquement du neuf avec une recette vieille depuis des lustres. »
Xavier Chanoine- Cinemasie.com

Vernoux (salle Louis Nodon)
samedi 02 novembre à 20h30
lundi 04 novembre à 18h

Lamastre (centre culturel)
mardi 05 novembre à 20h30

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