LE HOBBIT: LA BATAILLE DES 5 ARMEES

affiche le hobbitFilm de Peter Jackson
(Fantastique – USA / Nouvelle Zélande – 2014 – 2h24 – VF – 2D & 3D)
Avec: Martin Freeman, Lee Pace, Richard Armitage, Evangeline Lilly,  Cate Blanchett …

Atteignant enfin la Montagne Solitaire, Thorin et les Nains, aidés par Bilbon le Hobbit, ont réussi à récupérer leur royaume et leur trésor. Mais ils ont également réveillé le dragon Smaug qui déchaîne désormais sa colère sur les habitants de Lac-ville. A présent, les Nains, les Elfes, les Humains mais aussi les Wrags et les Orques menés par le Nécromancien, convoitent les richesses de la Montagne Solitaire. La bataille des cinq armées est imminente et Bilbon est le seul à pouvoir unir ses amis contre les puissances obscures de Sauron.

« Scinder un bouquin de moins de 400 pages en trois films de plus de deux heures trente chacun, inévitablement, cela suggère des implications financières qui ne se justifient pas toujours sur un plan artistique. Les producteurs ont du mal à abandonner les mannes financières colossales que représentent chaque segment de leurs franchises phénoménales, et profitent de la complicité des fans qui eux-mêmes n’envisagent pas de faire le deuil (les James Bond récurrents sur cinq décennies, les super-héros qui se déclinent au-delà du raisonnable…). De Twilight à Harry Potter, en passant par le récent Hunger Games, les romans divisés n’ont pas toujours fait l’unanimité et Le Hobbit, qui s’en était plutôt bien sorti avec deux premiers volets épatants, est peut-être l’exemple le plus frappant dans sa conclusion. On étire ici et là le bouquin de Tolkien, et on fait quelques ajouts plutôt judicieux, mais voilà, ce troisième chapitre cale un peu alors qu’il ne démérite jamais sur ses 2h20 de spectacle axé essentiellement sur l’action. La faute revient à un plan bataille colossal, une rixe de 5 clans au pied de la Montagne Solitaire qui a été libérée du dragon au feu dormant, le cruel Smaug dont chaque apparition érigeait le second épisode au statut de chef d’œuvre d’heroic fantasy. A part quelques rares scènes bavardes, cet ultime volet se divise donc en feu d’artifices et moments plus intimistes d’émotion, quand les deux ne s’entremêlent pas pour susciter l’enthousiasme aveugle des plus grands fans qui seront toujours prêts à fermer les yeux quand Peter Jackson, réalisateur habité par l’oeuvre, leur offre toutes les raisons d’applaudir. L’ouverture est épique, et fait feu de tout bois pour convaincre. Elle dévoile la destruction de la cité lacustre des Hommes par le reptile volant revanchard, magnifique créature survolant des décors glorieusement abîmés. Nous n’avons pas le temps de chercher à se remémorer où nous en étions restés au précédent épisode, un an auparavant, le réalisateur veut de l’action, et il la présente sur un plateau d’argent. Il l’annonce dans le titre, le film sera combatif, pugnace et déchaînera des armées d’Orques, d’Elfes, d’Humains… De la bataille, donc, toujours plus d’affrontements. On ne feindra pas de ne pas apprécier le parti pris, les avancées des milliers de pions soldats sont d’une fluidité totale, la guerre, précipitée par les convoitises du trésor contenu dans le palais des Nains, et la folie grandissante de Thorin, est incarnée par tant d’éléments constituants à l’écran, qu’on n’a pas le temps de laisser échapper un soupir d’ennui, même pour respirer. Pourtant, l’on sent poindre une légère déception. Ces batailles, d’une certaine manière, on les a déjà vues, dans Le Retour du Roi, Narnia ou bien le dernier volet d’Harry Potter… Du moins, le procédé : des créatures variées, morceaux disparates entre la monstruosité et l’humain, où toutes les tailles se conjuguent pour assaillir, s’unissant même avec les animaux. L’effet de surprise n’est donc plus de la mise. Malheureusement, sur le plan narratif Le Hobbit 3 bute aussi sur l’effet de surprise comme chaînon manquant à cette mythologie impressionnante. Ce volet s’inscrit dans une approche imposée par la popularité des séries télévisées américaines, l’épisode suit et conclut ce qui a été mis en place, avec plus ou moins de bonheur, remplit son rôle addictif, mais ne propose pas de rebondissements spectaculaires, comme pour ne pas trop déconcerter alors qu’il s’agit ici de fédérer. Artistiquement, l’empreinte est là même que sur les deux autres volets, avec peut-être moins de noirceur et de ténèbres que dans La désolation de Smaug, dont la fin était à la limite de l’apocalypse, avec cet avènement d’une force maléfique, dont on sent moins l’emprise ici, ce qui peut dépiter par moment. On aurait aimé voir les forces des ténèbres davantage à l’oeuvre d’une manière ou d’une autre, par quelques vertiges de mise en scène ou trouvailles narratives. Aussi solide soit-elle, la réalisation reste seulement calibrée et c’est au final, dans les moments d’émotion pure (trépas de quelques personnages clés, retrouvailles humides pour les yeux) que l’on s’ennuie le plus, tellement le film devient convenu par moment, incapable d’un point de vue autre qu’académique pour ces instants. Toutes ces réserves, aussi dures qu’elles puissent paraître au premier abord, n’enlèvent en rien les magnifiques qualités du film de Peter Jackson qui, évidemment, se savoure comme une conclusion satisfaisante à une oeuvre d’une cohérence absolue, que l’on a aimé découvrir et que l’on aimera revoir régulièrement dans les années à venir. Bref, à l’instar du Seigneur des Anneaux, ce Hobbit a tout d’un classique. »
Frédéric Mignard – àVoir àLire

Vernoux (espace culturel Louis Nodon)
mercredi 31 décembre à 17h (3D)
samedi 03 janvier à 18h (3D)
dimanche 04 janvier à 14h (2D)
lundi 05 janvier à 18h (3D)

Lamastre (centre culturel)
vendredi 02 janvier à 17h (2D)
samedi 03 janvier à 20h30 (2D)

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