LE VENT SE LEVE

affiche le vent se leveFilm de Hayao Miyazaki
(Animation – Japon – 2014 – 2h06 – V.F.)
Film tout public, à partir de 8 ans

Inspiré par le fameux concepteur d’avions Giovanni Caproni, Jiro rêve de voler et de dessiner de magnifiques avions. Mais sa mauvaise vue l’empêche de devenir pilote, et il se fait engager dans le département aéronautique d’une importante entreprise d’ingénierie en 1927. Son génie l’impose rapidement comme l’un des plus grands ingénieurs du monde. Le Vent se lève raconte une grande partie de sa vie et dépeint les événements historiques clés qui ont profondément influencé le cours de son existence, dont le séisme de Kanto en 1923, la Grande Dépression, l’épidémie de tuberculose et l’entrée en guerre du Japon. Jiro connaîtra l’amour avec Nahoko et l’amitié avec son collègue Honjo. Inventeur extraordinaire, il fera entrer l’aviation dans une ère nouvelle.

« Le cinéaste japonais, 72 ans, l’a dit et répété. Après ce film, il range définitivement les pinceaux. Des adieux, en somme, auxquels les inconditionnels se précipiteront, déjà endeuillés, prêts à recevoir le testament du Maître. En un sens, c’est bien le cas : Hayao Miyazaki « monte au ciel » sous nos yeux, littéralement. Son ultime dessin animé concentre tous ses fantasmes d’apesanteur, ceux qui ont « envoyé en l’air » tant de ses oeuvres, de Porco Rosso, au Château dans le ciel ou Kiki la petite sorcière. Des années 1920 à la Seconde Guerre mondiale, Jiro, le jeune héros de ce grand tableau soigneusement peint à la main, ne pense qu’à ça. Voler, voler et encore voler. Comme il a la vue basse, le métier de pilote lui est interdit. Il sera ingénieur aéronautique, inventeur des redoutables avions Zéro. Des idéaux d’un garçonnet à la construction d’une célèbre machine de mort — le chasseur-bombardier des kamikazes et de Pearl Harbor —, le réalisateur fouille, encore et toujours, une autre des ses fameuses obsessions : la guerre, qui transforme et pervertit les rêves. Pour sa grande sortie, Hayao Miyazaki prend des risques. Il s’aventure hors du conte, son territoire de prédilection, et loin de son bestiaire favori, créatures merveilleuses et autres demi-dieux fantasques. La seule « apparition », ici, est celle du concepteur d’avion Gianni Caproni, géant à moustaches qui hante l’imagination de Jiro. Scènes oniriques en plein ciel, d’une gaieté gamine, éclatante, qui contrastent avec le réalisme inédit d’un récit très adulte. Sous toutes les belles couleurs, le bleu limpide des nues, le vert frémissant des arbres, se cache une sous-couche mélancolique qui hante aussi bien la grande histoire que la petite — heurs et malheurs du héros. (…) Fabriqué à partir de deux personnages réels, l’ingénieur Jiro Horikoshi et le romancier Tatsui Hori, le héros est une hybridation poétique et ambiguë. Le cinéaste en fait le fil rouge d’une réflexion sur le passé de son pays, sur les souffrances, les épreuves et les compromissions de tout un peuple. (…) De ces responsabilités nationales et collectives, Miyazaki ne fait pas un film dossier. Il joue plus subtilement les dénonciateurs, par petites touches, au gré d’une conversation (…), ou le temps d’une scène de cauchemar(…). Cette fresque historique ne serait pas si touchante, si belle sans sa dimension humaine et intime. Hayao Miyazaki dessine le quotidien avec la délicatesse d’un miniaturiste. On pense parfois à Ozu, dans une description douce-amère des moeurs nippones, de la vie familiale et sociale. Et, tandis que tout le monde (les hommes, en tout cas) fume cigarette sur cigarette — cette audace tabagique inédite fait déjà scandale aux Etats-Unis —, notre héros tombe amoureux. La romance, lumineuse et tendre, joyeuse et tragique, donne au film sa respiration, son vrai ciel. Un souffle frais, qui fait voler les chapeaux, les coeurs, et les avions en papier. Le vent se lève et nous emporte. »
Cécile Mury – Télérama

Vernoux (salle Louis Nodon)
mercredi 19 février à 17h
samedi 22 février à 18h
lundi 24 février à 18h

Lamastre (centre culturel)
samedi 22 février à 20h30
dimanche 23 février à 17h
lundi 24 février à 9h30 (scolaires)

Chalencon (salle polyvalente)
dimanche 23 février à 17h30

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