LES PREMIERS, LES DERNIERS

affiche-les-premiers-les-derniersFilm de Bouli Lanners
(Drame – France / Belgique – 2016 – 1h38)
Avec Albert Dupontel, Bouli Lanners, Suzanne Clément …

SYNOPSIS

Dans une plaine infinie balayée par le vent, Cochise et Gilou, deux inséparables chasseurs de prime, sont à la recherche d’un téléphone volé au contenu sensible. Leur chemin va croiser celui d’Esther et Willy, un couple en cavale. Et si c’était la fin du monde ? Dans cette petite ville perdue où tout le monde échoue, retrouveront-ils ce que la nature humaine a de meilleur ? Ce sont peut-être les derniers hommes, mais ils ne sont pas très différents des premiers.

CRITIQUE

« La fin des temps ressemble à un tableau de l’aurore du monde. Les derniers hommes ont la barbe longue et le peu de souci de l’esthétique vestimentaire qu’on imagine chez les premiers. Il n’y a plus de ville, mais des bâtiments vides qui tombent en décrépitude au milieu de la presque rase campagne noyée dans la brume. Des voies de chemins de fer qui n’ont pas vu de trains depuis des lustres, des animaux qui passent et que l’on chasse : on s’attend par instants à croiser les zombies de Je suis une légende. Il y a Jésus. On a du mal à croire que c’est le vrai, mais il a, sur une main, l’un des fameux stigmates – et lorsque avec la fin des temps revient l’envie de croire, un stigmate, ce n’est pas rien. Au milieu de tout cela, des personnages, qui s’égarent plus souvent qu’ils n’avancent, questionnent plus qu’ils n’affirment, quand ils ne sont pas définitivement lassés des questions. Bouli Lanners aime les héros errants, et les routes de campagne. Eldorado et Les Géants, ses deux films précédents, étaient déjà des « road-movies » tendus vers un horizon absurde ou absent, où se croisaient des solitudes et des regards. Les premiers, les derniers pourrait être l’épilogue de ces voyages. De Wallonie en Ardenne, il est parvenu en ce très plat pays de Beauce où s’est tourné le film. L’horizon n’y est plus qu’une ligne absolument droite : l’errance s’achève avec l’Histoire et l’on se tient au bord du gouffre, glanant paresseusement quelques heures, quelques jours d’existence avant de sauter. Sur cette ligne droite se déroule un récit. Plusieurs histoires qui se croisent sans s’unir toujours : des tandems de hasard et de longue haleine, une meute ou deux, quelques solitaires. Deux chasseurs de prime grinchus (Lanners et Dupontel), un jeune couple en cavale (David Murgia et Aurore Broutin). Jésus. (Philippe Rebbot). C’est peu, trop peu pour faire un monde dans la grande solitude des plaines. La fin des temps, c’est le retour du récit au tableau. Bouli Lanners, qui a d’abord été peintre, ne s’était jamais aventuré si loin dans l’abstraction, au cinéma du moins. La Beauce dans la brume semble s’effacer autour de ses héros, pour n’en laisser que les visages. Mais les visages ne s’effacent pas : l’humain résiste encore au bord du gouffre, et tout le mouvement, l’énergie sourde et concentrée du film, s’engagent dans la peinture de cette résistance des dernières heures, dont les raisons dépassent les personnages eux-mêmes. Gilou (Lanners) fait enterrer un mort qu’il ne connaît pas avec tout le décorum dont il dispose (petite fleur, discours et gospel), rejouant pour une dernière fois l’une des grandes scènes qui firent entrer les hommes dans la civilisation. Traqué par la meute, Willy renonce à la prudence pour trouver un cadeau à la fille d’Esther, qu’il veut rendre à sa mère. Petits gestes presque invisibles dans la brume, mais filmés avec la tendresse un peu bourrue que Bouli Lanners semble toujours parvenir à trouver pour ses héros, même les moins sympathiques de la bande. C’est tout ce qu’il reste à ces hommes et ces femmes – mais au bord du gouffre, c’est immense. »
Noémie Luciani  – Le Monde

Ce film est précédé du court métrage
LAPSUS
Film de Juan Pablo Zamarella
(Animation – Argentine – 2007 –  3’33 – muet)

Ne sous-estimez jamais le côté obscur. Une représentante du clergé va en faire l’amusante tentative.

SÉANCES

Vernoux (espace culturel Louis Nodon)
sam. 20/02 – 21h
dim. 21/02 – 17h
lun. 22/02 – 20h30
Lamastre (centre multimédia)
jeu. 18/02 – 20h30
ven. 19/02 – 21h
Chalencon (salle polyvalente)
dim. 21/02 – 20h30

BANDE ANNONCE

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