TOUT DE SUITE MAINTENANT

affiche-tout-de-suiteFilm de Pascal Bonitzer
Drame – France, Luxembourg – 2016 – 1h38
Avec Agathe Bonitzer, Vincent Lacoste, Lambert Wilson, Isabelle Huppert, Jean-Pierre Bacri

Un film noir dans le milieu des affaires, rongé par l’humour inquiet et vénéneux de son auteur.
Les Inrockuptibles

Brillant scénariste, Pascal Bonitzer confirme, après « Cherchez Hortense », qu’il est aussi un de ces réalisateurs qui savent, avec un pas de côté, peindre subtilement notre monde moderne.
Ouest France

Bonitzer réunit une formidable bande d’acteurs dans ce qui ressemble à son meilleur long métrage.
TF1 News

SYNOPSIS

Nora Sator, jeune trentenaire dynamique, commence sa carrière dans la haute finance. Quand elle apprend que son patron et sa femme ont fréquenté son père dans leur jeunesse, elle découvre qu’une mystérieuse rivalité les oppose encore.

CRITIQUE

Les premières images évoquent une publicité vintage pour laque capillaire : arrivée d’une jeune femme à la chevelure ostentatoire et à la démarche conquérante dans un univers de bureaux tout en cloisons vitrées. C’est ironique. C’est aussi un leurre : Nora (Agathe ­Bonitzer, fille du réalisateur, qui s’est déjà fait un prénom) est une débutante stressée. Elle prend ses fonctions d’analyste financière chez un consultant prestigieux. Elle se con­forme à l’idée de ce qu’elle croit devoir être. Le film part d’un cliché puis le dissèque, le dévoie et le transcende.

La nouvelle venue trouvera, de fait, ce vertige qu’elle cherche : jeux de pouvoir à la violence plus ou moins feutrée, rivalités mêlées de désirs (Vincent Lacoste excelle en collègue issu d’un milieu modeste), opportunités d’ascension rapide. Mais il y a aussi ce qu’elle ne s’attendait pas à trouver : loin d’avoir été embauchée par hasard par ses deux patrons glaçants (Lambert Wilson et Pascal Greggory), elle est d’abord, à leurs yeux, la fille d’un homme (Jean-Pierre Bacri) qu’ils ont bien connu, et humilié, autrefois.

Ambitions professionnelles et passions amoureuses, secrets de famille et conflits de générations : il y aurait de quoi développer une série autour des sept personnages de l’histoire, qui, c’est rare, existent tous fortement, y compris la grande soeur de l’héroïne, jouée par Julia Faure, étincelante. Ils ont entre la vingtaine et la soixantaine. Certains brandissent leur morale et souffrent d’un sentiment d’échec ou d’un interminable deuil sentimental. D’autres, à la prospérité arrogante, sont taraudés par la culpabilité… Ces nombreux in­grédients de saga, Pascal Bonitzer en tire un film d’une heure quarante à peine, serré et acéré.

Grand scénariste depuis les années 1970 (pour Raoul Ruiz et Jacques Rivette, entre autres), il a également réalisé sept films en vingt ans. La plupart évoquent une certaine débâcle du masculin, comme Rien sur Robert (succès porté par Fabrice Luchini), avec cruauté et froideur. Mais il a fallu la rencontre avec Jean-Pierre Bacri (Cherchez Hortense, en 2012) pour que davantage d’empathie et d’humanité viennent nuancer ce cinéma grinçant et un peu hautain. Le pli est pris. Tout de suite maintenant atteint, dans certaines scènes, la profondeur romanesque des plus grandes réussites d’auteur de Bonitzer, comme Ma saison préférée ou Les Temps qui changent (tous deux signés André Téchiné).

Car derrière la satire de la haute finance (et, au-delà, du monde contemporain), où l’organigramme change à l’issue de chaque réunion ou presque, le film traite avec subtilité de la confrontation entre les idéalistes et les pragmatiques. « Les projets sont faits pour être réalisés, les rêves pour être brisés », dit Lambert Wilson sans états d’âme. Pascal Bonitzer raconte comment les rêves des uns se sont brisés et les projets des autres, réalisés. Isabelle Huppert joue ainsi une femme qui a froidement arbitré entre les trois hommes de sa vie. Ce personnage riche, fragilisé, plein de haine de soi (encore une facette inédite de l’actrice, il fallait le faire cette année…), mais à l’apparence bizarrement juvénile, donne une clé décisive : il y a toutes sortes de façons de rester fidèle à soi-même. Mais toutes ne se valent pas.

Louis Guichard – Télérama

Ce film est précédé du court métrage

SOUS LE FARD
Sélection Mèche Courte
Film de Maud Ferrari
Fiction – France – 2009 – 15’46

Virginie, nouvelle vendeuse, découvre à ses dépens le fonctionnement d’une grande boutique de cosmétique parisienne. Tous les moyens sont bons pour réaliser les objectifs de vente et développer la productivité de l’entreprise.

SÉANCES

BANDE ANNONCE

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