9 MOIS FERME

affiche neuf mois fermeFilm de Albert Dupontel
(Comédie – France – 2013 – 1h22)
Avec: Sandrine Kiberlain, Albert Dupontel, Nicolas Marié, Bouli Lanners, Philippe Duquesne …

Ariane Felder est enceinte ! C’est d’autant plus surprenant que c’est une jeune juge aux moeurs strictes et une célibataire endurcie. Mais ce qui est encore plus surprenant, c’est que d’après les tests de paternité, le père de l’enfant n’est autre que Bob, un criminel poursuivi pour une atroce agression ! Ariane qui ne se souvient de rien, tente alors de comprendre ce qui a bien pu se passer et ce qui l’attend…

“On ne savait pas qu’il y avait, en France, un cinéaste capable d’égaler Blake Edwards dans son goût du burlesque et son art à transformer la grossièreté en élégance. Si : Albert Dupontel, jusque-là cinéaste original et incisif (Bernie, Le Créateur, Le Vilain), mais souvent freiné par la maladresse de son agressivité. Le voilà, soudain, transformé, très à l’aise entre rosserie et charme. Comme dans les grandes comédies américaines sur l’attirance des contraires, il a inventé un couple excessif et absurde sur lequel son regard s’est fait chaleureux : un cambrioleur bas de plafond (qu’il interprète), accusé de gober, comme des œufs, les yeux de ses victimes. Et une juge coincée (Sandrine Kiberlain, aussi fantaisiste que la Danielle Darrieux des années 1930), qui, sous l’emprise de l’alcool, devient aussi ingérable que Kim Basinger dans Boire et déboires — pour en revenir à Blake Edwards. Six mois après un Nouvel An très alcoolisé dont elle ne se souvient absolument pas, Ariane se retrouve enceinte. Mais de qui ? Après une enquête désordonnée où elle soupçonne à tort un confrère qui va le payer cher, elle se convainc — quelle horreur ! — que le géniteur n’est autre que le gobeur d’yeux qu’elle doit précisément inculper. Mais le « tueur » s’évade, s’introduit chez elle et la séquestre en la suppliant de l’aider à prouver son innocence… Il ne se sait pas père. Elle ne veut surtout pas qu’il le sache. Elle tremble pour son honneur et lui, pour sa vie. Ils sont totalement étrangers l’un à l’autre. Pourtant, leur cohabitation forcée leur permet, insensiblement, de se découvrir différents : lui, un peu moins débile, elle, beaucoup moins crispée. Le cinéaste se fait tout gentil, tout tendre pour suggérer, entre eux, ce sentiment qui naît. La folie douce de la première partie s’apaise : dans l’appartement d’Ariane, un mouvement de caméra circulaire, digne de Michel Deville (dont Dupontel fut l’interprète dans La Maladie de Sachs) accentue leur complicité. Brio technique que confirme l’ouverture du film : un plan-séquence étonnant, à la fois sophistiqué et utile, puisqu’il oppose deux mondes qui s’affrontent. Et deux faux-semblants : des fêtards en pleine « party », d’un côté, et de l’autre, une solitaire qui se croit à l’abri des autres, parce que murée dans ses certitudes… Le reste du temps, les portes claquent, les objets tombent, Sandrine Kiberlain s’assomme contre une porte, Dupontel s’invente des alibis déments. Comme dans le grand cinéma français de jadis, les seconds rôles rivalisent avec le couple vedette : surtout Nicolas Marié, irrésistible, lui, en avocat bête et bègue : sa plaidoirie finale atteint des sommets de loufoquerie dingue. De non sens absolu. »
Pierre Murat – Télérama

Séance

Cornas (salle des fêtes)
vendredi 07 février à 20h30

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