CHARLOT FESTIVAL

Programme de 3 grands courts de Chaplin en version restaurée:
Charlot patine:
Huitième film de Chaplin à La Mutual, The Rink est également l’un des plus célèbres.
Charlot policeman:
Pour Easy Street, son neuvième film et le plus célèbre de la série, Chaplin fait construire la première de ces fameuses rues en T qu’il utilisera régulièrement dans ses comédies.
L’émigrant:
The Immigrant, qui contient de nombreux élément de satire, d’ironie et de romance autant qu’une véritable poésie cinématographique, reste au XXIe siècle un chef-d’œuvre du cinéma comique. Onzième film de la série Mutual, il est certainement son film en deux bobines le mieux construit, et restera son favori parmi tous les courts métrages.

« Après la restauration des films tournés par Chaplin chez Keystone – rarissimes et invisibles dans une qualité acceptable depuis leur sortie en 1914, voici celle des films tournés pour la Mutual entre 1916 et 1917, un défi d’une nature strictement inverse. Ces films ayant connu un immense succès de manière continue depuis leur sortie, il en existe des centaines de milliers de copies, jusque dans les placards de ceux qui, au temps du cinéma à domicile, projetaient à leurs enfants des « Charlots ». On aurait pu penser que ces films, disséminés à travers le monde, étaient si célèbres qu’ils avaient forcément été restaurés et conservés correctement : la réalité est malheureusement bien plus complexe. Film Preservation Associates, propriétaire des Mutual-Lone Star Comedies de Chaplin depuis 2000, a hérité des meilleurs éléments ayant été conservés pour ces douze titres, essentiellement des contretypes nitrate fabriqués dans les années 30 pour la célèbre ressortie « Van Beuren », la première présentation historique avec une bande son enregistrée. Malheureusement, même si la qualité de l’image y est très bonne, la plupart des éléments ont eu la partie gauche de l’image coupée pour laisser la place à la piste son. Souvent, le début et la fin du film sont manquants car ils ont été supprimés pour assembler ces courts métrages par trois dans des compilations/mutilations intitulées «Festival Chaplin» ou «Chaplin Cavalcade». Des séquences complètes ont été supprimées, d’autres raccourcies, les montages modifiés et les cartons éliminés car ils rappelaient le temps du cinéma muet. Pire : certains films se sont totalement décomposés et sont tombés en poussière avant de pouvoir être recopiés, et les meilleures copies connues étaient en réalité catastrophiques. Il faut savoir que jusqu’à l’invention du numérique, le seul moyen de restaurer un film, c’était de le recopier sur une autre pellicule. A chaque « recopie » 25% de la qualité originelle de l’image disparaissait, l’image devenait charbonneuse, les noirs se «bouchaient» et l’on perdait du détail dans les blancs. Et puis il y a eu la cadence de projection trop rapide, qui donnait à ces films en accéléré l’effet saccadé « Charlot » qui n’existait évidemment pas dans les originaux. Par une recherche intensive dans tous les grands fonds d’images chez les collectionneurs et les archives à travers le monde, après avoir expertisé les textes des cartons de chaque sortie successive des films pour y retrouver l’aspect original, après avoir comparé les négatifs A et B, puis combiné après un passage en immersion les meilleurs éléments grâce aux dernières technologies numériques, nous pouvons maintenant voir les Mutual Comedies comme nos arrière-grands-parents les ont vues aux premiers jours de leur distribution. Et tout à coup, nous comprenons pourquoi ces délicieux petits films comiques que nous partagions avec nos parents ont eu autant de succès. Bien plus que des comédies de distraction, ils sont drôles, ils sont charmants. En réalité, ce sont de véritables chefs-d’œuvre. »
Anne Diatkine – Libération

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