HUNGRY HEARTS

affiche Hungry HeartsFilm de Saverio Costanzo
(Drame – Italie – 2015 – 1h53 – VOST)
Avec: Adam Driver, Alba Rohrwacher, Roberta Maxwell …
Avertissement: certaines scènes sont susceptibles de heurter la sensibilité du jeune public.

Jude est américain, Mina italienne. Ils se rencontrent à New York, tombent fous amoureux et se marient. Lorsque Mina accouche de leur premier enfant, elle s’efforce de le protéger du monde extérieur et s’enferme dans une relation fusionnelle avec le nouveau-né. Par amour pour Mina, Jude soutient sa position jusqu’à ce qu’il prenne conscience de la réalité : son fils ne grandit pas comme il le devrait, et ses jours sont en danger.

« Hungry Hearts raconte la déstabilisation d’un couple qui, le jour où Mina tombe enceinte, sombre dans une dépression hautement explosive.
La première scène de Hungry Hearts annonce une comédie romantique chez des hipsters, décalée et un peu acide. Dans les toilettes d’un restaurant chinois de New York, un garçon et une fille se retrouvent coincés, la porte s’étant brisée. Il a très clairement un problème digestif qui fait empester l’atmosphère, et c’est dans cet espace confiné et puant que les deux jeunes gens se rencontrent, s’agacent puis s’attendrissent l’un l’autre. Tout ce qu’il peut y avoir de «mignon» dans le film est ainsi évacué dès son ouverture. Quatrième long métrage de l’Italien Saverio Costanzo et libre adaptation du roman Il Bambino Indaco, de Marco Franzoso, Hungry Hearts déploie un climat toxique, s’amuse à pourrir son charmant postulat de départ. Le New York du début, celui des cantines asiatiques et des petits matins ensoleillés en amoureux, va devenir un théâtre sordide, beaucoup plus suffocant que les émanations gastriques d’un canard laqué mal digéré. Mina (Alba Rohrwacher) est italienne, et Jude (Adam Driver) est new-yorkais. Ils sont beaux tous les deux, elle avec un charme buté pas très loin de celui de Monica Vitti, lui avec des longs cheveux sombres et un visage sympathique. Elle tombe accidentellement enceinte, ils se marient, dansent sur What a Feeling à la cérémonie. La grossesse vire au cauchemar. Mina refuse de s’alimenter, malgré les sermons des médecins. Saverio Costanzo filme l’angoisse croissante de l’entourage de la future mère et l’incapacité de Jude à gérer son épouse. La naissance du bébé, un garçon, ne calme pas Mina, qui devient complètement cinglée. Elle refuse de le nourrir normalement, s’enferme dans leur appartement, d’où elle ne sort que pour accéder à un jardin-serre sur le toit de l’immeuble. Toute la ville qui l’entoure s’efface, Hungry Hearts ne se concentre que sur la psychose. Dans le dossier de presse, Saverio Constanzo dit : «J’ai voulu montrer un New York sans âge. Je n’avais pas envie d’inscrire mon intrigue dans l’imagerie d’un New York contemporain. Voilà pourquoi, par exemple, j’ai tourné en super 16, ce qui apporte à l’image cet aspect vintage que je recherchais.» La curiosité de Hungry Hearts réside dans la multiplicité des registres qui se confondent, du comique au drame en passant par le thriller. Surtout, le film s’articule autour d’un décalage entre un décor très années 60 et une fiction nourrie de la supercherie du discours new age actuel, une diseuse de bonne aventure à 10 dollars la consultation ayant jugé l’enfant «indigo». La folie possessive autour d’un enfant dans un New York crade et jauni rappelle évidemment Rosemary’s Baby. Mais quand Roman Polanski filmait une Mia Farrow torturée par un mari et des voisins diaboliques, Saverio Costanzo fait l’inverse : c’est Mina qui affame son enfant, lui fait boire une improbable décoction de légumes qui l’empoisonne jour après jour. Jude n’a pas d’autre option que de kidnapper son fils pour aller le nourrir dans le calme d’une église. Dans une image vieillie et tremblotante filmée par Costanzo lui-même, et qui accentue la claustrophobie de ce climat familial, s’esquisse une féroce dénonciation des ayatollahs du bien-être green et de la pureté. Mais celle-ci n’est que la toile de fond à un film psychologique très réussi, qui atteint des sommets d’horreur. Avec toujours la présence flippante d’un landau où gît un bébé rachitique, autour duquel tourne Mina, cette jeune femme que la maternité a fait dévisser. »
Clément Ghys – Libération

Ce film est précédé du court métrage
MAN ON THE CHAIR
Film de Dahee Jeong
(Animation – France – 201 4- 6’55 – VOST)

L’homme sur la chaise est tourmenté et doute constamment de sa propre existence. Est-il simplement une image que j’ai créée… Peut-être suis-je moi-même une image dessinée par quelqu’un d’autre ?

Vernoux (espace culturel Louis Nodon)
samedi 28 mars à 21h
dimanche 29 mars à 17h
lundi 30 mars à 20h30

Lamastre (centre culturel)
mercredi 25 mars à 20h30
vendredi 27 mars à 21h

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