KIRIKOU ET LES HOMMES ET LES FEMMES

Film de Michel Ocelot
(Animation – France – 2012 – 1h28 – en 3D à Vernoux)
Film tout public à partir de 3 ans

Retrouver le Vieux Grincheux perdu, aider la Femme Forte à reconstruire le toit de sa case détruit par Karaba la sorcière, calmer les pleurs des bébés en jouant de la flûte, apprivoiser le Monstre Bleu… Dans cette deuxième série de contes dérivés de Kirikou et la Sorcière, le plus petit des héros de dessins animés ne chôme pas, l’imagination de Michel Ocelot reste intarissable, et le résultat est à nouveau un ravissement. De la fable musicale au conte moral, chaque histoire se construit en quelques idées simples, qui prennent corps en lignes expressives et couleurs vibrantes avec un relief unique. Michel Ocelot fait en effet un usage singulier de la 3D, déjà expérimenté dans les Contes de la Nuit : il s’agit de superposer plusieurs couches planes pour donner un sentiment de profondeur plutôt que de volume. L’effet obtenu, semblable à celui des anciens théâtres d’ombres qui ont inspiré les Contes de la Nuit, permet de donner l’impression que le personnage se détache d’un fond parfois abstrait, comme ce bleu changeant et mobile derrière le grand-père de Kirikou qui fait de la caverne où le vieil homme raconte les histoires un espace sans fond, ouvert au monde infini des contes. A l’inverse, le monde de Kirikou est fait d’espaces clos : le village tout rond, et au loin la case magique de Karaba la sorcière. Entre les deux, une sorte de zone de non-droit que seuls les fétiches franchissent pour accomplir les missions que leur donne leur maîtresse. Lorsque les villageois s’y aventurent, c’est que l’heure est bien grave, et qu’il faut tout risquer pour une conciliation avec l’ennemie de toujours. Seul Kirikou le parcourt sans crainte dans un sens et dans l’autre, sa silhouette minuscule passant d’un buisson à l’autre comme un souffle. Au fond, chacun des défis qu’il s’impose revient à tenter de rendre les espaces clos perméables les uns aux autres : guérir les peurs héritées, cultiver la curiosité de l’autre. Le touareg, la vieille femme inconnue. La sorcière. Le dernier conte propose à ce défi sans cesse renouvelé une solution charmante. Pour calmer les bébés qui pleurent, Kirikou apprend à jouer de la flûte. Sa mélodie fédère les rythmes des instruments de percussion des villageois, et les petits se calment. Mais l’harmonie naissant à un effet corollaire inattendu : là-bas, très loin et soudain très près, la sorcière sort de sa case, et demande à ce que l’on joue plus fort. Et sa voix, l’instrument que la nature et non la magie lui donne, vient se joindre presque malgré elle à la musique de Kirikou. Bien jolie façon de redire ces grandes leçons que les précédentes aventures du héros minuscule disaient déjà si simplement. Mais on ne se lasse pas de l’entendre une fois encore, portée par un nouvel air.

Bande annonce

Lamastre (centre culturel) :
mardi 06 novembre à 15h (ciné-goûter)
vendredi 09 novembre à 15h

Vernoux (salle Louis Nodon) :
mercredi 31 octobre à 14h (3D)
samedi 03 novembre à 16h (3D)
lundi 05 novembre à 16h (3D)
mercredi 07 novembre à 17h (3D)
samedi 10 novembre à 14h (3D)

Chalencon (salle polyvalente) :
dimanche 04 novembre à 17h30