LE GRAND JEU

Affiche Le Grand JeuFilm de Nicolas Pariser
(Thriller – France – 2015 – 1h39)
Avec: André Dussolier, Melvil Poupaud, Clémence Poesy …
Prix Louis Delluc du premier film

Pierre Blum, un écrivain de quarante ans qui a connu son heure de gloire au début des années 2000, rencontre, un soir, sur la terrasse d’un casino, un homme mystérieux, Joseph Paskin. Influent dans le monde politique, charismatique, manipulateur, il passe bientôt à Pierre une commande étrange qui le replongera dans un passé qu’il aurait préféré oublier et mettra sa vie en danger. Au milieu de ce tumulte, Pierre tombe amoureux de Laura, une jeune militante d’extrême gauche; mais dans un monde où tout semble à double fond, à qui peut-on se fier ?

« D’abord, un individu que la police expulse, ou exfiltre. Puis une terrasse de casino, la nuit : deux hommes sortis fumer une clope engagent la conversation. C’est surtout le plus âgé qui parle, pose des questions, auxquelles le plus jeune répond avec réticence. C’est quoi ce “grand jeu” ? Une histoire d’arnaqueur ? De pervers ? De flic ? De manipulateur affairiste ou politique ? Roulette russe, craps pipé ou poker menteur ? L’ambiguïté et le mystère de cette conversation impromptue tracent la triple nature de ce film, à la fois politique, policière et romanesque, comme un mix entre Claude Chabrol, Arnaud Desplechin et Pierre Schœller. L’homme âgé, c’est Joseph Paskin, vieux renard de la politique, plus ou moins barbouzard, qui cherche à revenir au premier plan du grand jeu du pouvoir. Le plus jeune, c’est Pierre Blum, romancier qui a jadis fricoté avec l’ultragauche et connu le succès d’édition, un genre de Manchette ou de Bégaudeau qui serait tombé dans l’oubli et la précarité. Un peu comme Jean-Louis Richard manipulait Emmanuel Salinger dans La Sentinelle, Paskin se sert de Blum, l’entraîne dans un jeu de pouvoir tellement dangereux que Blum est contraint d’aller trouver refuge au sein d’une communauté alter qui vit en autarcie dans une ferme à la campagne. On voit se dessiner en filigrane divers échos de notre actualité politique de ces dernières décennies, de l’implacable rivalité Villepin-Sarkozy au groupe de Tarnac, de la mort trouble de Robert Boulin à l’agonie d’Action directe, du jeu de dupes politicien aux auteurs anonymes de L’insurrection qui vient. Cette évocation du monde politique à divers échelons (du sommet du pouvoir aux activistes et à la clandestinité) est fine, précise, convaincante. Les dialogues sont particulièrement brillants et ce n’est pas un hasard si le cœur organique du film est une librairie : Nicolas Pariser vient de la presse écrite (il était critique ciné à Sofa, ancêtre de So Film) et son film, au-delà de la réussite de sa part politique, est subtilement littéraire, intensément romanesque. Car derrière sa façade dandy, Blum est un séducteur, toujours amoureux de son ex-épouse, puis séduit par une activiste qu’il va pourtant trahir sans vraiment le vouloir. Pour lui, l’amour est plus durable que les aléas idéologiques, et plus concret que les grands soirs toujours remis à plus tard. La mise en scène de Pariser est ample, ménageant de belles respirations entre des séquences plus resserrées, privilégiant le plan large, l’inscription des personnages dans les lieux où ils évoluent. A travers cet entrelacs d’engagements, de sentiments, d’élans et d’échecs, Pariser dépeint le tableau doux-amer d’une génération velléitaire, la sienne, qui se reproche de n’avoir pas su imprimer sa marque profonde dans l’histoire. Pourtant, elle ne démérite pas et se montre susceptible de laisser d’autres types de traces, comme le prouve l’auteur avec ce très beau film qui s’insinue en nous comme une délicieuse drogue douce. »
Serge Kaganski – Les Inrocks

Ce film est précédé du court métrage
El CORREDOR (LE COUREUR)
Film de José Luis Montesinos
(Fiction – Espagne – 2014 – 12’30 – V.O.S.T. )

Il y a cinq ans, un patron a mis sa société en faillite et licencié trois cents ouvriers. La première fois qu’il ressort de chez lui pour faire un footing, il tombe sur l’un d’entre eux.

Séances

Vernoux (espace culturel Louis Nodon)
samedi 16 janvier à 21h
dimanche 17 janvier à 17h
lundi 18 janvier à 20h30

Lamastre (centre multimédia)
jeudi 14 janvier à 20h30
vendredi 15 janvier à 21h

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