LES CHEVAUX DE FEU

affiche les chevaux de feuFilm de Sergei Paradjanov
(Drame / Romance – URSS (Ukraine) – 1966 – 1h30 – V.O.S.T.)
Avec: Ivan Mikolaitchouck, Larissa Kadotchnikova, Tatiana Bestaeva…
Film programmé dans le cadre de notre cycle « mémoire du cinéma », en partenariat avec [Les Écrans.

Dans les Carpates, au XIXe siècle. Ivan et Marichka, deux enfants, s’aiment passionnément malgré la rivalité funeste qui oppose leurs familles depuis toujours. A l’adolescence, Ivan gagne les alpages pour garder les troupeaux. Saisi d’un étrange pressentiment, il retourne bientôt au village, pour apprendre que Marichka s’est noyée dans la rivière en voulant le rejoindre. Meurtri, il finit par épouser Palagna, dans l’espoir d’oublier son infortune. Mais le malheur le poursuit : amoureux de son épouse, fou de jalousie, le sorcier Jura le tue d’un coup de hache…

« Produit par les studios Dovjenko de Kiev, le cinquième long-métrage de Paradjanov célèbre le centenaire de l’écrivain ukrainien Mykhailo Kotsiubynsk en adaptant un des récits de ce dernier, publié en 1912 et intitulé Les ombres des ancêtres oubliés, dont l’action est située dans la communauté des Goutzouls (ou Houtzoules) vivant dans les Carpates ukrainiennes. Le cinéaste, qui s’était déjà intéressé aux traditions populaires ukrainiennes dans des courts métrages, déclarait, dans un entretien réalisé au moment de la sortie française en 1966, percevoir dans le texte de Kotsiubynsk cette ligne où la nature devient l’art et où l’art devient nature. Il s’est immergé pendant des mois avec son équipe dans le mondes des Goutzouls, se laissant, selon ses propres dires, entraîner par la matière première du récit, par son rythme et son style, afin que littérature, histoire, ethnographie et métaphysique se fondent en une unique vision cinématographique. (…) En douze chapitres météorologiques correspondant aux mois d’une année, le film ose un langage cinématographique inédit, pictural, dont la force poétique explosive doit moins aux nombreux mouvements de caméra et au montage virtuose qu’à une esthétique du collage, de la juxtaposition d’éléments hétérogènes proche de celle pratiquée par Pasolini et accomplissant le prodige d’un cinéma aussi moderne que primitif. L’ancrage ethnographique scrupuleux, maniaque, et en même temps totalement réinventé, n’est qu’un des axes de cette esthétique du sacré, ritualisée, qui confronte la crudité nue de la tragédie au carnavalesque et célèbre la beauté à peine soutenable d’un monde où chaque visage, chaque objet, chaque son, acquiert une prodigieuse matérialité menacée.(…) A partir de là, Paradjanov poussera loin son sens de l’expérimentation, s’attirant les foudres d’une censure à qui la dimension politique de cet esthétisme n’échappait pas. »
ÀVOIR ÀLIRE

Vernoux (salle Louis Nodon)
samedi 22 mars à 20h30
lundi 24 mars à 18h

Lamastre (centre culturel)
mardi 25 mars à 20h30

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