MAN OF STEEL

affiche Man Of SteelFilm de Zack Snyder
(Action / Fantastique – USA – 2013 – 2h20 – V.F. – 2D & 3D)
Avec: Henry Cavill, Amy Adams, Michael Shannon…

Un petit garçon découvre qu’il possède des pouvoirs surnaturels et qu’il n’est pas né sur Terre. Plus tard, il s’engage dans un périple afin de comprendre d’où il vient et pourquoi il a été envoyé sur notre planète. Mais il devra devenir un héros s’il veut sauver le monde de la destruction totale et incarner l’espoir pour toute l’humanité.

« Retour à la case reboot pour Superman, huit ans après Superman Returns, tentative ratée du valeureux Bryan Singer d’offrir à la franchise un nouvel horizon – ratée en tout cas selon les pontes de la Warner, pour qui 350 millions de dollars de recettes sont un échec – tout en rendant hommage aux premiers films, ceux de Richard Donner (1978 et 1980). Produit par Christopher Nolan, écrit par le scénariste des nouveaux Batman, David S. Goyer, et réalisé par Zack Snyder (Watchmen, Sucker Punch), ce nouvel épisode a pour ambition de remettre les compteurs à zéro et de faire entrer le plus célèbre des superhéros dans la modernité – du moins l’idée que ces trois-là s’en font. Dans une longue séquence d’ouverture, sur la planète Krypton, le réalisateur rejoue peu ou prou la partition du premier Donner, le teintant néanmoins d’un tragique shakespearien de bon aloi. Russell Crowe y reprend le rôle de Jor-El, tenu jadis par Marlon Brando, noble scientifique soucieux de sauver son fiston – et, partant, toute l’espèce – en l’envoyant sur Terre voir si l’herbe est plus verte, tandis qu’une guerre civile fait rage et que sa propre planète est sur le point d’exploser pour cause de surexploitation des ressources. Cette ouverture, étrangement belle, détermine l’horizon esthétique du film : s’y manifeste le goût habituel de Snyder pour le pompiérisme et la pesanteur, que vient heureusement contrarier une conception tourbillonnante de la mise en scène. A l’opposé du Star Trek de J. J. Abrams, chaque plan semble ici peser des tonnes, impression accentuée par le déploiement d’une troisième dimension ; pourtant, par on ne sait quel miracle, Snyder fait voltiger ces plans avec une facilité déconcertante. C’est tout le paradoxe de ce cinéaste, danseur étoile qui ne semble capable de trouver la grâce que les pieds lestés de fonte. Dès lors, qui mieux que lui était qualifié pour réaliser un film intitulé Man of Steel – l’homme d’acier ? Il est ainsi parfaitement logique que le principal enjeu dramatique du film soit l’établissement d’une gravité, dans les deux sens du terme. Sur Terre, le petit Kal-El est devenu Clark Kent, recueilli et élevé par un couple de fermiers sans enfants, interprétés par Kevin Costner et Diane Lane, formidablement émouvants. Là, il a appris la morale, le prix d’une vie, le poids des actes, la gravitas ; mais il s’est aussi familiarisé à la gravité terrestre, différente de celle de sa planète d’origine, que des renégats kryptoniens vont tenter de rétablir brutalement sur Terre, quitte à en exterminer la population. Avoir (ou pas) les pieds sur terre est ainsi le sujet du film, sujet très beau sur le papier, que Snyder ne réussit hélas qu’à moitié – mais la moitié la plus importante, hourra. Ainsi, à quelques scènes près, tout ce qui a trait au psychologique ne prend pas, empesé par un scénario laborieux (trop de flash-backs) et un acteur principal très fade (Henry Cavill, qui pour sa défense, ne fait pas exception dans la lignée des Superman). En revanche, tout ce qui touche à la physique, donc à la mise en scène, est proprement éblouissant. Ce n’est qu’au bout d’1 heure 30, au moment où, convention désormais propre à tout blockbuster, le feu d’artifice débute, que Zack Snyder montre l’étendue de son talent. Puisant manifestement son inspiration dans le futurisme italien – 300 avait déjà dévoilé sa fascination pour l’esthétique fasciste, joyeusement pervertie par son sens de la dérision –, il affiche là un pur désir de vitesse et d’abstraction. Aéronefs, voitures, missiles, gratte-ciel, feu, glace, verre, métal : tout finit par s’entrechoquer dans un fracas étourdissant, une tornade d’effets numériques. On ressort de cette lessiveuse certes un peu sonné, mais bel et bien revigoré. Si Snyder venait à réaliser la suite, espérons juste qu’il s’intéressera un peu plus au Man, sans rien perdre du Steel. »
Jacky Goldberg – Les Inrocks

Vernoux en Vivarais (salle Louis Nodon)
mercredi 17 juillet à 18h (3D)
vendredi 19 juillet à 18h (3D)
lundi 22 juillet à 18h (2D)

Lamastre (Séance en plein air, préau de l’école publique)
vendredi 19 juillet à 22h (2D)

Lamastre (Centre culturel)
lundi 22 juillet à 21h (2D)

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