MARIE HEURTIN

Affiche Marie HeurtinFilm de Jean-Pierre Améris
(Biopic / drame – France – 2014 – 1h38)
Avec: Isabelle Carré, Ariana Rivoire, Brigitte Catillon …

Née sourde et aveugle, Marie Heurtin, âgée de 14 ans, est incapable de communiquer avec le reste du monde. Son père, modeste artisan, ne peut se résoudre à la faire interner dans un asile comme le lui conseille un médecin qui la juge « débile ». En désespoir de cause, il se rend à l’institut de Larnay, près de Poitiers, où des religieuses prennent en charge des jeunes filles sourdes. Malgré le scepticisme de la Mère supérieure, une jeune religieuse, Sœur Marguerite, se fait fort de s’occuper du « petit animal sauvage » qu’est Marie et de tout faire pour la sortir de sa nuit…

« De C’est la vie à Poids léger, de Je m’appelle Élisabeth aux Émotifs anonymes, Jean-Pierre Améris trace le sillon d’une filmographie où la volonté de faire triompher l’élan de vie, quoi que celle-ci ait pu semer comme embûches, tient la première place. Avec Marie Heurtin, le cinéaste affirme de manière flamboyante cette volonté d’inscrire l’espoir comme vertu cardinale – on pourra même parler dans ce cas précis d’espérance. Comme s’il se savait condamné au reproche de mièvrerie, il assume la fraîcheur des sentiments et la naïveté des émerveillements. Dans le Poitou du XIXe  siècle, il choisit, comme de bien entendu, une héroïne qui contredit l’idée même de progrès. Qui peut croire en l’avenir de Marie Heurtin, cette adolescente aveugle et sourde, hirsute et sale, rétive à toute tentative d’éducation et promise à l’enfer d’un asile psychiatrique ? Personne. Pas même la mère supérieure de l’institut de Larnay, spécialisé dans l’accueil de jeunes sourds, à laquelle cette « enfant sauvage » est présentée par ses parents. Faut-il donc se résigner, abandonner la partie ? Jean-Pierre Améris a trouvé la complice qu’il lui fallait pour relever le gant. Sœur Marguerite, jeune religieuse à la constitution fragile, a l’énergie de ceux que rien n’arrête. Elle a aussi la foi, qui la pousse à tendre la main à l’être le plus démuni qui soit, animée par une force plus grande qu’elle. Quelques esprits forts ricaneront peut-être du visage quasi extatique de Sœur Marguerite lorsqu’elle parvient à arracher un progrès infime à Marie Heurtin. Mais là encore, le cinéaste a décidé de ne pas bouder son plaisir. Il fait partager au spectateur, dans la luminosité d’une campagne verdoyante, le bonheur des petites ascensions. La jeune religieuse parvient à mettre au point une méthode fondée sur le toucher, destinée à aider Marie à apprivoiser la langue des signes. Terrible apprentissage qui met l’enseignante en face de l’obscurité et de la violence de l’échec. Mais Sœur Marguerite s’accroche, résiste à tout et entraîne sa protégée sur la voie de l’épanouissement. D’abord, maîtriser le langage du corps : le film, économe de mots et dont les rares dialogues sont sous-titrés (à la demande du réalisateur, toutes les séances dans toutes les salles sont sous-titrées pour le public sourd ou malentendant), lui rend un magnifique hommage. Puis s’ouvrir aux joies de l’esprit et de l’abstraction, en dépassant le double handicap de la surdité et de la cécité. Inspiré de faits réels, le film donne d’autant plus envie de croire à son message qu’il est porté par l’interprétation très juste d’Ariana Rivoire, jeune comédienne néophyte, elle-même pensionnaire de l’Institut national des jeunes sourds de Chambéry. Plus encore qu’Isabelle Carré, rayonnante et généreuse dans le rôle de Sœur Marguerite pour lequel elle a appris la langue des signes, elle est le soleil de ce récit initiatique. En même temps que l’authentique porte-parole des enfants du silence. »
Bruno Bouvet – La Croix

Ce film est précédé du court métrage
LETTRES DE FEMMES
Film de Augusto Zanovello
(Animation – France – 2013 – 11’15)

Sur le front de la Grande Guerre, l’infirmier Simon répare chaque jour les gueules cassées des poilus avec des lettres d’amour, des mots de femme qui ont le pouvoir de guérir les blessures de ces soldats de papier.

Vernoux (espace culturel Louis Nodon)
samedi 13 décembre à 21h
dimanche 14 décembre à 17h
lundi 15 décembre à 20h30

Lamastre (centre culturel)
jeudi 11 décembre à 20h30
vendredi 12 décembre à 21h

Chalencon (salle polyvalente)
dimanche 14 décembre à 20h30

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