MICHAEL KOHLHAAS

affiche Michael KohlhaasFilm de Arnaud des Pallières
(Drame / Historique – France – 2013 – 2h02)
Avec: Mads Mikkelsen, Mélusine Mayance, Delphine Chuillot, Denis Lavant…

Au XVIème siècle dans les Cévennes, le marchand de chevaux Michael Kohlhaas mène une vie familiale prospère et heureuse. Victime de l’injustice d’un seigneur, cet homme pieux et intègre lève une armée et met le pays à feu et à sang pour rétablir son droit.

 » […] avec Michael Kohlhaas, Arnaud des Pallières, semble avoir trouvé un sujet et un auteur (un texte magnifique et solide de Kleist, inspiré de faits réels) dont il est digne. L’adéquation entre la forme et le fond est parfaite. Tout au long du film règnent une austérité et un souffle romanesque qui font bon ménage. D’un côté, un personnage minéral, intransigeant, radical, interprété avec fougue et retenue par un Mads Mikkelsen qui n’en fait jamais trop et une mise en scène très cadrée, très rigide elle aussi. De l’autre, une nature à la palette de couleurs limitée, mais qui reflète au plus près les sentiments violents qui habitent les hommes (c’est la définition même du romantisme). L’action se déroule au XVIe siècle dans les Cévennes (terre protestante) et raconte l’histoire d’un éleveur et marchand de chevaux, heureux en amour et en affaires. Mais un jour, deux de ses chevaux sont retenus par un petit seigneur qui fait encore usage de pratiques féodales pourtant dépassées. Quand Michael Kohlhaas finit par récupérer ses chevaux, ils ont été maltraités. Il intente un procès au petit seigneur, qui le gagne. Alors Kohlhaas, parce qu’il croit en la justice mais qu’elle n’a pas voulu l’entendre, va prendre les armes pour la faire régner par lui-même. Quand Kleist écrit cette nouvelle, en 1810, l’Europe est à un tournant. Les monarchies et empires régnants ont été bousculés par les idées révolutionnaires en marche. L’écrivain s’est enthousiasmé pour Bonaparte, il déteste Napoléon. Il a aussi lu Kant. Connaît son impératif catégorique énoncé dans Fondements de la métaphysique des moeurs, paru en 1785. On peut y lire notamment : “Agis seulement d’après la maxime grâce à laquelle tu peux vouloir en même temps qu’elle devienne une loi universelle” et “Agis de façon telle que tu traites l’humanité, aussi bien dans ta personne que dans toute autre, toujours en même temps comme fin, et jamais simplement comme moyen”. Michael Kohlhaas met en scène un homme de bien qui va devenir un hors-la-loi afin d’obtenir justice. Mais si tout le monde faisait comme lui, à quoi ressemblerait le monde ? N’a-t-il pas entraîné avec lui des hommes dans des combats où ils n’étaient plus que des armes, donc des moyens ? C’est à peu près ce que va lui reprocher le personnage du pasteur (Denis Lavant) : on ne peut rendre la justice par le crime. Un débat moral auquel la princesse qui règne sur la région va elle-même être confrontée : comment réparer l’affront qu’a subi Kohlhaas, mais comment aussi le punir pour les crimes qu’il a commis ? La réponse sera aussi absurde qu’administrative, et l’on n’est pas surpris d’apprendre à quel point Franz Kafka adorait ce texte de Kleist… Deux heures durant, Arnaud des Pallières nous aura passionnés pour une question morale à laquelle le monde contemporain se trouve toujours confronté, avec des réponses pas toujours convaincantes ni définitives : où se situe la frontière entre la lutte armée politique et le meurtre ? Entre la résistance à l’oppression et le terrorisme ?
Jean-Baptiste Morain – Les Inrocks

 

Ce film est précédé du court métrage:
EDMOND ETAIT UN ÂNE
Film de Franck Dion
(Animation – France – 2012 – 15’04 – sans dialogue)

Edmond n’est pas comme les autres. Petit homme discret, marié à une femme attentionnée et employé efficace, il n’en ressent pas moins pleinement sa différence. Lorsque des collègues, par moquerie, l’affublent d’un bonnet d’âne, il a soudainement la révélation de sa vraie nature… et s’il semble s’épanouir dans sa nouvelle identité, celle-ci creuse toutefois entre lui et les autres un fossé d’incompréhension, qui va s’élargissant jusqu’à devenir infranchissable.

Vernoux (salle Louis Nodon)
samedi 07 septembre à 21h
dimanche 08 septembre à 17h
lundi 09 septembre à 21h

Lamastre (centre culturel)
jeudi 05 septembre à 21h
vendredi 06 septembre à 21h

Chalencon (salle polyvalente)
dimanche 08 septembre à 20h30

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