Film de Fatih Akin
(Drame / Historique – Allemagne – 2015 – 2h18 – VOST)
Avec: Tahar Rahim, Simon Akbarian, Makram Khoury, Akin Gazi, George Georgiou …
Avertissement: certaines scènes sont susceptibles de heurter la sensibilité du jeune public
Anatolie, 1915. Dans le tumulte de la Première Guerre mondiale, alors que l’armée turque s’attaque aux Arméniens, le jeune forgeron Nazareth Manoogian est séparé de sa femme et ses deux filles. Des années plus tard, rescapé du génocide, Nazareth apprend que ses filles sont toujours en vie. Porté par l’espoir de les retrouver, il se lance dans une quête éperdue, ponctuée de rencontres avec des anges et des démons, du désert de la Mésopotamie aux prairies sauvages du Dakota…
« Il fallait oser ce qu’a entrepris le cinéaste allemand d’origine turque, Fatih Akin, 41 ans, avec cette longue épopée rendant hommage au peuple arménien, victime, il y a un siècle, d’un génocide dont la Turquie d’aujourd’hui ne reconnaît toujours pas la réalité. Auteur d’une œuvre remarquée et déjà saluée par les trois grands festivals que sont Cannes, Berlin et Venise, le cinéaste achève, avec ce film, une trilogie sur l’amour, la mort et le diable, commencée en 2004 avec Head-On et poursuivie en 2007 avec De l’autre côté. Nullement effrayé par « les sujets tabous », Fatih Akin porte la caméra – comme d’autres la plume – dans la plaie, tant dans son pays d’origine que dans son pays de naissance, soulignant, a minima, le « laisser-faire » dont l’Allemagne fit preuve à l’époque vis-à-vis de son partenaire ottoman. Pour autant, le cinéaste considère moins avoir réalisé un film politique « sur » le génocide qu’intégré à son récit « des événements historiques traumatisants qui attendent encore d’être reconnus et étudiés ». « The Cut aborde la peur de faire face à notre propre histoire » De fait, The Cut, la blessure se concentre avant tout sur l’itinéraire d’un homme, incarné par l’acteur français Tahar Rahim, auquel le cinéaste a réservé un rôle quasi muet mais omniprésent : celui d’un jeune artisan, père de famille, baptisé Nazaret et originaire de la ville turque de Mardin, proche de la frontière syrienne. Séparé de sa femme et de ses deux filles, soumis à d’interminables marches où beaucoup périrent, réduit en esclavage, Nazaret échappe de peu aux massacres des siens, avant d’apprendre que ses deux filles sont encore vivantes. Le jeune père – sans voix à la suite d’une blessure – se lance alors dans une quête de plusieurs années qui le mènera très loin, à Cuba puis aux États-Unis… Le nouveau long-métrage de Fatih Akin, qui commence en 1915, fait partie de ces films nécessaires, parce qu’attendus par ceux dont les souffrances furent longtemps – et sont encore parfois – niées. Animé d’un esprit épique, il raconte le voyage d’un homme vers le peu d’espoir qui lui reste, avec son lot de rencontres qui le sauvent et d’autres qui le condamnent. « Les humains sont capables d’amour, comme on le voit dans Head-On, souligne-t-il. Dans De l’autre côté, la mort déclenche une métamorphose. The Cut aborde la peur de faire face à notre propre histoire. » »
Arnaud Schwartz – La Croix
Ce film est précédé du court métrage
SHORT FILM
Film de Olaf Held
(Fiction – Allemagne – 2013 – 3′ – Sans dialogue)
« La vie est trop courte pour le long métrage », s’exclame, via un carton final, l’auteur de ce film très court qui se présente carrément comme un manifeste en faveur de ce format !
Vernoux (espace culturel Louis Nodon)
vendredi 13 février à 21h
dimanche 15 février à 17h
lundi 16 février à 20h30
Lamastre (centre culturel)
jeudi 12 février à 20h30
vendredi 13 février à 21h