THE MASTER

The MasterFilm de Paul Thomas Anderson
(Drame – USA – 2013 – 2h17 – V.O.S.T.)
Avec: Joaquin Phoenix, Philip Seymour Hoffman, Amy Adams …

Il est peu de films qui soient à la fois aussi limpides et énigmatiques que la nouvelle création de Paul Thomas Anderson. Limpide, en effet, car dès lors que le cinéaste fait advenir un événement à l’écran, sa maîtrise de la construction dramatique, l’expertise de la reconstitution d’époque, la splendeur de la lumière et le génie des acteurs donnent à la scène une forme d’évidence éblouissante. Énigmatique, pourtant, car ce qui se joue entre les personnages demeure de l’ordre du mystère, de même que certaines des intentions de l’auteur. Mystérieuse, la relation que nouent Freddie Quell, un vétéran de la Seconde Guerre à la ramasse, passablement dérangé sur les bords, et le flamboyant Lancaster Dodd, qui se présente lui-même comme un écrivain, médecin, philosophe et expert en physique nucléaire, rien que ça, gourou d’une secte qu’il décrit comme une famille, celle qui précisément fait défaut au pauvre Freddie. Mystérieuse, plus encore, l’alchimie qui porte à des sommets rarement atteints les scènes où les deux personnages se trouvent seul à seul, comme soulevés de terre par les compositions des deux acteurs : pour Joaquin Phoenix, Quell pourrait bien être le rôle d’une vie, et Philip Seymour Hoffman, aujourd’hui probablement le comédien américain le plus passionnant, fait montre d’une richesse d’expression, d’une subtilité, d’une intelligence proprement hallucinantes. Si le spectateur valide la fascination exercée par Lancaster Dodd sur son monde, c’est essentiellement à Philip Seymour Hoffman, vieux complice d’Anderson, que le film le doit. Car pour le reste, cette fascination opère principalement sur un garçon qui a tout d’un minus habens, caractéristique qui fait la performance du gourou un peu moins extraordinaire. Dans quelle mesure par ailleurs la personnalité de Dodd a-t-elle été inspirée au cinéaste par celle de L. Ron Hubbard, fondateur de la trop célèbre « Eglise » de scientologie ? La réponse à cette question qui surgit presque naturellement n’est pas contenue dans le film, et ceux qu’elle concerne s’amuseront à repérer dissemblances et coïncidences. Une autre question se pose également au terme de ces 2h17 de cinéma magistralement exécutées, servies par une distribution impeccable où se distingue également, dans le rôle de l’épouse de Dodd, la toujours excellente Amy Adams : où Paul Thomas Anderson veut-il en venir ? Enigmatique, décidément, c’est le mot.

Ce film est précédé du court métrage:
THE GLOAMING
Film de No Brain (Animation – France – 2010 – 12′)

Thom crée un monde qui le dépasse et l’absorbe, le monde des hommes et son évolution en accéléré.

Vernoux (salle Louis Nodon)
samedi 09 février à 18h
dimanche 10 février à 17h
lundi 11 février à 20h30

Lamastre (centre culturel)
jeudi 07 février à 21h
vendredi 08 février à 21h

Chalencon (salle polyvalente)
dimanche 10 février à 20h30

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