Viens je t’emmène sera le film qui se débat avec ce trop-plein de réel, comme si Guiraudie ne pouvait plus détourner le regard et qu’il était temps de prendre en charge cet appauvrissement de la réalité. Un cinéaste doit répondre au monde selon BFMTV .
Cela ne produit pourtant pas un relativisme émollient, promeut plutôt l’incertitude comme principe vital, d’autant plus lorsque le monde environnant paraît avoir tendance à geler, se figer. (…) Chez ce grand cinéaste du doute ou de l’hésitation qu’est Guiraudie, Viens je t’emmène en explore un régime particulier : celui de l’incroyance.
Alain Guiraudie a souvent filmé les prolétaires, mais aussi les corps atypiques, avec allégresse et empathie, ce qui est en soi un geste politique. Mais c’est la première fois qu’il se frotte directement aux plaies de la société française contemporaine : racisme, islamisme, communautarisme. Il le fait à sa façon, généreuse et franche (…).
Synopsis
A Clermont-Ferrand, Médéric tombe amoureux d’Isadora, une prostituée de 50 ans, mais elle est mariée. Alors que le centre-ville est le théâtre d’une attaque terroriste, Selim, un jeune sans-abri se réfugie dans l’immeuble de Médéric provoquant une paranoïa collective. Tout se complique dans la vie de Médéric, tiraillé entre son empathie pour Sélim et son désir de vivre une liaison avec Isadora.