Film de Ruedi Gerber
(Documentaire – USA – 2012 – 1h20 – V.O.S.T.)
Avec : Anna Halprin, Lawrence Halprin, Daria Halprin …
Séances « Ciné – Danse »
Anna Halprin, le souffle de la danse est le premier film sur la carrière exceptionnelle d’Anna Halprin, pionnière américaine de la danse contemporaine. Une femme qui a redéfini l’art moderne avec la conviction que la danse peut nous transformer et nous guérir à tous les âges de la vie. Le portrait d’une icône comme un aller-retour permanent entre le mouvement et le souffle, entre l’art et la vie, avec pour seul territoire la danse, et unique injonction « Dansez votre vie ! ». Anna Halprin n’est pas très connue de ce côté ci de l’Atlantique. Son œuvre, sa démarche, sa philosophie sont pourtant bouleversantes. Cette danseuse née en 1920 a passé sa vie à inventer et réinventer sa pratique, à ruer dans les brancards avec une liberté et une générosité rares. Autonome, se tenant soigneusement à l’écart des écoles et des institutions, installée dans une maison dans les bois à San Francisco où son mari (et grand amour) l’architecte Lawrence Halprin, lui a fait construire un magnifique plateau en bois au milieu des arbres, elle était en même temps, et continue d’être à 92 ans passés, ouverte à toutes les influences – de partenaires chorégraphes, des pulsations du monde, de ses élèves danseurs, de la nature, de son propre corps. Envisageant l’art et la vie dans un même élan, elle a contribué à torpiller les normes de la représentation chorégraphique (faisant sortir ses danseurs de scène pour grimper dans les gradins dès les années 1950, les faisant se déshabiller intégralement quelques années plus tard…) et invité le monde à entrer dans sa danse (faisant danser ensemble, au moment des émeutes de Watts, une troupe de danseurs noirs et une troupe de danseurs blancs, travaillant plus tard avec des malades du sida). Ruedi Gerber est allé la filmer chez elle. Il a rassemblé certains de ses collaborateurs historiques (John Graham et A. A. Leath), a interviewé son mari et ses filles, ainsi que Merce Cunhingham. Leurs témoignages permettent d’inscrire sa liberté artistique dans un rapport au monde plus global, celui d’une affranchie en quête d’harmonie et de connaissance de soi. Et d’expliquer en creux sa relativement faible notoriété. Refuser de jouer le jeu social comme elle l’a toujours fait se paye nécessairement par un déficit de reconnaissance. Mais qu’importe la vanité. A 86 ans, elle était de retour sur scène à New York, où elle n’avait pas dansé depuis 1968, puis à Paris. Un film était fait sur elle, qui faisait revivre son art du mouvement depuis ses premières acrobaties à vélo jusqu’aux leçons qu’elle donne aujourd’hui à des personnes en chaise roulante. Comme si le monde découvrait d’un coup que c’est elle qui avait raison.
Lamastre (centre culturel)
jeudi 11 avril à 21h
(séance précédée du spectacle Déjà deux mains, solo d’Annie Delichères de la Compagnie de l’Aube Naissante, à 19h, et échange autour d’un apéro)
Vernoux (salle Louis Nodon)
lundi 15 avril à 21h
(séance précédée du spectacle Je n’ai que deux pièds, solo d’Ambre Gillet de la Compagnie des Pas Possibles, à 19h, et échange autour d’un apéro à L’Embarqu’café)