Film de Nikolaj Arcel
(Historique – Danemark – 2012 – 2h16 – V.O.S.T.)
Avec : Mads Mikkelsen, Alicia Vikander, Mikkel Boe Folsgaard …
Film programmé par les élèves du collège Pierre Delabre de Vernoux, dans le cadre d’un échange France – Danemark
Danemark 1770. La passion secrète que voue la reine Caroline Mathilde au médecin du roi, l’influent Struensee, va changer à jamais le destin de la nation toute entière. Royal Affair relate une page capitale de l’histoire danoise, oubliée des manuels français. La relation amoureuse et intellectuelle entre Caroline Mathilde et Struensee, fortement influencée par les philosophes des Lumières, Rousseau et Voltaire en tête, conduira au renversement de l’ordre social établi, et annoncera les révolutions qui embraseront l’Europe vingt ans plus tard. Même si sa splendeur picturale ne tourne jamais à la contemplation et si son réalisme se garde bien d’emprunter le chemin de la barbarie gore, il faut peut-être remonter à Barry Lyndon, de Stanley Kubrick, et à La Chair et le Sang, de Paul Verhoeven, pour trouver un film historique d’une telle envergure. Non content d’aborder un sujet peu enseigné dans nos écoles (la naissance, dans la douleur, de la démocratie au Danemark), il transcende son aspect pédagogique par une dramaturgie, une puissance d’incarnation et une tension politico-psychologique impressionnantes. Circonscrit à la naissance d’une amitié et à la trahison qui y mettra fin, rarement le combat immémorial que se livrent les forces du progrès et la tyrannie de l’immobilisme ne se sera déployé dans une œuvre aussi intelligemment spectaculaire. Le film d’Arcel, coproduit par Lars Von Trier, a été un gros succès dans son pays d’origine. Même si de facture très classique et sacrifiant un peu trop à tous les codes du drame passionnel en costume, Royal Affair n’en demeure pas moins plein de séduction, notamment grâce à Mads Mikkelsen dans le rôle du libertin Struensee et surtout à l’inconnu Mikkel Boe Folsgaard, récompensé à juste titre à Berlin pour sa prestation fantastique dans le rôle d’un Christian VII aussi bouffon que tragique, débauché et cinglé. Le film nous emporte dans les amples mouvements des idées qui changent le monde, sur fond de passion amoureuse et d’inévitables intrigues de cour.
Vernoux en Vivarais (salle Louis Nodon)
vendredi 07 juin à 21h
lundi 10 juin à 18h