Film de Sophie Audier
(Documentaire – France – 2014 – 1h37)
Avec: Maguie Audier, Anne-Sophie Vurchio …
Film programmé dans le cadre de la journée thématique « transmettre et innover dans nos territoires » organisée à Lamastre le dimanche 21 septembre
Sur un plateau isolé des gorges du Verdon, Maguy fabrique depuis 40 ans du fromages de chèvres dans le respect de la nature et des animaux. Bientôt à la retraite, elle doit céder son troupeau. Elle décide alors de parrainer Anne-Sophie, une jeune agricultrice qui souhaite s’installer. Au fil des saisons, le processus de transmission s’avère être un douloureux renoncement pour l’une et un difficile apprentissage pour l’autre. Peut-on encore aujourd’hui transmettre le goût de la liberté ?
« Passage de témoin passionnel et générationnel entre deux femmes sur le plateau du Verdon. La question agricole a toujours inspiré les documentaristes français. A commencer par Georges Rouquier et son inoxydable Farrebique, en 1947, chronique pour les besoins de laquelle le cinéaste avait installé sa caméra une année dans la ferme familiale du Rouergue. C’est de cet héritage que Sophie Audier se réclame manifestement, et non de la prolifération des documentaires indignés, à juste titre, par les innombrables et toxiques dérives d’une industrie agroalimentaire qui a perdu les pédales. Les Chèvres de ma mère met en opposition deux protagonistes. En premier lieu, Maguy, la mère de la cinéaste, qui a décidé au début des années 70 de quitter la ville pour s’installer sur un plateau du Verdon et y fabriquer du fromage de chèvre. L’autre est Anne-Sophie, jeune agricultrice diplômée, qui postule au rachat de la ferme et qui se familiarise aux subtilités de l’exploitation caprine. Entre les deux femmes s’opère donc un long et chaotique travail de transmission, la première s’arrachant de force à une existence devenue trop pénible mais dont elle ne peut se résoudre à brader les valeurs, la seconde tentant de trouver son chemin entre une jungle bureaucratique et l’appréhension de ne pas être à la hauteur des attentes de sa formatrice. Parmi les innombrables obstacles qui se dressent sur le parcours commun des deux femmes, on peut évoquer, donc, la faramineuse litanie de démarches administratives dont doit s’acquitter la jeune femme, sans jamais être certaine qu’elles aboutiront, tandis que Maguy doit braver d’interminables calculs d’apothicaires pour finalement apprendre que sa retraite s’élèvera à un peu plus de 600 euros mensuels. Outre le caractère intimiste que la relation filiale entre Maguy et la réalisatrice suppose (on entend souvent Sophie Audier intervenir, questionner, commenter), le film vaut surtout par l’étirement de l’instant passionnel où la transition doit s’opérer. Car, en dépit d’une certaine affection que se portent les deux femmes, ce sont aussi deux conceptions générationnelles qui s’affrontent à fleurets mouchetés. Anne-Sophie, la jeune femme, cherche ici un moyen de se lancer dans une vie professionnelle dont elle espère, un jour, qu’elle lui procurera une certaine aisance sociale. Une aspiration à peu près aux antipodes de celles, libertaires et intrépides, qui avaient poussé Maguy à se retirer d’un monde dont elle ne voulait plus et qui, quarante ans plus tard, revient la tourmenter sous les traits sympathiques comme tout d’une jeune agricultrice qui veut être de son temps. »
Bruno Icher – Libération
Ce film est suivi (à Lamastre uniquement) du documentaire:
CIRCUITS COURTS – GOUVERNER ET INNOVER DANS LES TERRITOIRES
Film de Béatrice Maurines & Christian Dury
(Documentaire – France- 2014 – 1h)
Le film pose son regard sur une diversité d’acteurs impliquée dans les circuits courts alimentaires – agriculteurs, pouvoirs publics, organisations professionnelles agricoles, associations, consommateurs – et leurs manières de les gouverner.
Vernoux (espace culturel Louis Nodon)
vendredi 19 septembre à 21h
samedi 20 septembre à 18h
Lamastre (centre culturel)
jeudi 11 septembre à 15h
dimanche 21 septembre à 16h
(ciné – débat : « transmettre et innover dans nos territoires »)