Le génie de Lee Chang-dong est de parvenir à tirer autant de si peu, à étirer son film sans le distendre, à faire d’une histoire où « il ne se passe rien » un récit universel imprévisible.
Un pays tout en ébullition étouffée, menacé à chaque instant, de l’extérieur, de l’intérieur et dont le film de Lee Chang-dong prend subtilement le pouls tout autant qu’il projette des images dévorantes, d’une force rare et ravageuse, sur sa violente dualité et l’incendie qui couve sous ses serres.
La Septième Obsession
Une telle densité thématique emballée dans l’écrin d’une mise en scène flamboyante, voilà le beau cadeau que Lee Chang-dong a offert à ce Festival de Cannes. Sa plus grande réussite est d’avoir su mettre sa délicatesse habituelle au profit d’une intrigue criminelle retors.
Synopsis
Lors d’une livraison, Jongsu, un jeune coursier, tombe par hasard sur Haemi, une jeune fille qui habitait auparavant son quartier. Elle lui demande de s’occuper de son chat pendant un voyage en Afrique. À son retour, Haemi lui présente Ben, un homme mystérieux qu’elle a rencontré là-bas. Un jour, Ben révèle à Jongsu un bien étrange passe-temps…