C’est l’une des plus pures et plus innocentes histoires d’amour jamais racontées au cinéma. Un âne sentimental dans les pas de Bresson, de Stevenson, de la comtesse de Ségur et de Gainsbourg. Un Skolimowski fantastique.
C’est à la fois vivifiant et perturbant de constater que le seul film en compétition cannoise 2022 qui fasse une proposition de cinéma vraiment nouvelle, forme et fond, est l’oeuvre d’un maestro de 84 ans. (…) Skolimowski suit un héros exploité de toutes parts, impuissant et avec lequel personne n’essaie plus de dialoguer – ce que son prénom onomatopéique suggère se retrouve dans la manière dont le tintamarre humain, hurlant et cognant, métallique, motorisé, bien rendu par un design sonore formidable, couvre le souffle de l’âne.
Le chemin de croix d’un âne devenu le jouet des hommes, par un sorcier des images à la misanthropie assumée : le grand Jerzy Skolimowski. Fascinant.
Synopsis
Le monde est un lieu mystérieux, surtout vu à travers les yeux d’un animal. Sur son chemin, EO, un âne gris aux yeux mélancoliques, rencontre des gens bien et d’autres mauvais et fait l’expérience de la joie et de la peine, mais jamais, à aucun instant, il ne perd son innocence.