C’est peut-être l’un des films les plus directs, condensés et rageurs de la filmographie de Robert Guédiguian. Plus qu’un constat amer sur notre société gagnée par le repli sur soi et l’aliénation, Gloria Mundi clame, dès son titre désemparé, la soif de son auteur de voir le monde sortir de sa crise individualiste pour se diriger vers davantage de solidarité. Un récit implacable, qui prend sa source dans les mythes fondateurs de notre culture et de notre inconscient collectif.
La patte de Guédiguian n’a pas pris une ride. Entourés de la plupart de ses compagnons de cinéma, il offre un drame familial et marseillais, intense et lumineux. Gloria Mundi est un film beau, tout simplement beau, qui aspire au bonheur.
Avec ce récit effrayant et bouleversant, sur le mode mélodramatique qui est le sien, Guédiguian décrit un monde qui va, ou même qui touche déjà, à sa perte. Un monde si perturbé que seul un homme providentiel pourra le reconstruire. Mais l’amertume de Guédiguian demeure. Il cite souvent cette phrase de La Vie de Galilée de Brecht : « Malheur aux peuples qui ont besoin de héros ».
Synopsis
Daniel sort de prison où il était incarcéré depuis de longues années et retourne à Marseille. Sylvie, son ex-femme, l’a prévenu qu’il était grand-père : leur fille Mathilda vient de donner naissance à une petite Gloria.Le temps a passé, chacun a fait ou refait sa vie…
Précédé du court métrage : LA DENT
Film de Guy Delisle
03’00 / Conte, humour / Canada, France / 2017
Pourquoi la petite souris n’a-t-elle pas récupéré la dent laissée sous l’oreiller ? Le Québécois Guy Delisle renoue avec son célèbre « mauvais père » pour illustrer avec humour la paternité. Une fenêtre sur le quotidien, estampillée “Chroniques du 9e art”.