Hier maniériste, usant d’effets de flous, de scintillements et de jeux de couleurs, la cinéaste se montre aujourd’hui plus en retenue dans sa forme tout en explorant toujours profondément la psychologie de son héroïne.
Coppola atteint une forme d’ascèse stylistique presque clinique. Le dépouillement, le renoncement à l’éclat comme procédé de désobéissance au patriarcat, telle est donc la réponse que semble avoir aujourd’hui trouvée Sofia Coppola pour poursuivre le projet d’un cinéma à soi, à l’instar de son héroïne qui finira par littéralement tourner le dos à Graceland pour peut-être, enfin, vivre sa vie.
Sofia Coppola, reine incontestée du female gaze, raconte la grande Histoire par la prisme du féminin sacré. Elle réussit à mythifier la figure de Priscilla Presley et l’ériger en icône intemporelle. On touche ici au sublime.
Synopsis
Quand Priscilla rencontre Elvis, elle est collégienne. Lui, à 24 ans, est déjà une star mondiale. De leur idylle secrète à leur mariage iconique, Sofia Coppola dresse le portrait de Priscilla, une adolescente effacée qui lentement se réveillera de son conte de fées pour prendre sa vie en main.