Tourné dans la province du Hunan, à Hengyang, site industriel majeur du sud de la Chine devenu un no man’s land à la fin des années 1990, Une pluie sans fin est une désespérante et emballante peinture des « vestiges inutiles d’une nation glorieuse », comme Yu Guowei, qui rêvent à des âmes mortes et en oublient de vivre une possible histoire d’amour.
Ce magnifique polar chinois vaut moins pour son intrigue – au demeurant très intelligente – que pour l’atmosphère sombre, pessimiste même, que Dong Yue imprime à son récit. Cette pluie-là, on la laisserait bien nous tremper jusqu’aux os.
Le cinéaste chinois Dong Yue s’inspire de quelques classiques du film noir moderne mais imprime sa propre vision monochrome et nihiliste. À ne pas manquer.
Synopsis
1997. À quelques mois de la rétrocession de Hong-Kong, la Chine va vivre de grands changements… Yu Guowei, le chef de la sécurité d’une vieille usine, dans le Sud du pays, enquête sur une série de meurtres commis sur des jeunes femmes. Alors que la police piétine, cette enquête va très vite devenir une véritable obsession pour Yu… puis sa raison de vivre.