Fatalement, vu de loin, un tel objet peut faire peur. Il n’y a pourtant pas lieu d’être impressionné : nul monstre n’est plus souriant et accueillant que ce Frankenstein cinématographique, confectionné avec un millier de cadavres […] qu’un docteur fou […] ramène à la vie.
Il fallait bien treize heures au cinéaste argentin pour déployer ce monde baroque qui mêle les amours et les aventures de quatre femmes à l’histoire du cinéma. Du jamais-vu.
Llinás crée ainsi un feuilleton survolté et ludique qui tient autant de la série littéraire et télévisuelle (qu’il assure détester mais dont il emprunte les codes avec gourmandise) que du cinéma le plus magique et le plus inventif.
Synopsis
D’un épisode à l’autre, « La Flor » change radicalement d’univers, et chaque actrice passe d’un monde à l’autre, d’une fiction à un autre, d’un emploi à un autre, comme dans un bal masqué.Ce sont les actrices qui font avancer le récit, ce sont elles aussi qu’au fur et à mesure, le film révèle. Au bout de l’histoire, à la fin du film, toutes ces images finiront par dresser leurs quatre portraits.