Avec sa biographie épurée et précise de l’un des premiers repentis de Cosa nostra, le cinéaste italien réussit son film sur la Mafia. Sans en entretenir le mythe.
Le génie de cette fresque d’une ambition herculéenne réside dans la puissance quasi- mystique qu’investit le regard de Bellocchio sur l’histoire de son pays – un regard à la fois transcendantal et trivial, qui a le courage d’aller au-delà pour chercher l’étincelle de vérité.
Or, ce que nous offre « Le Traître », c’est une plongée intime dans la touffeur des pensées de Buscetta. Comme pour les menottes, la vérité ne se situe pas dans une hypothétique exactitude policière, judiciaire ou journalistique ; elle éclate au contraire dans la liberté formelle sidérante avec laquelle le cinéaste et son comédien Pierfrancesco Favino s’approprient l’intériorité du gangster.
Positif
Synopsis
Début des années 1980, la guerre entre les parrains de la mafia sicilienne est à son comble. Tommaso Buscetta, membre de Cosa Nostra, fuit son pays pour se cacher au Brésil. Pendant ce temps, en Italie, les règlements de comptes s’enchaînent. Les proches de Buscetta sont assassinés.